Jour d’apres (Le)

Jour d’apres (Le)
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Jour d’apres (Le)
The Day After Tomorrow
États-Unis, 2004
De Roland Emmerich
Scénario : Roland Emmerich, Jeffrey Nachmanoff
Avec : Jake Gyllenhaal, Ian Holm, Dennis Quaid, Emmy Rossum, Sela Ward
Durée : 2h00
Sortie : 26/05/2004
Note FilmDeCulte : ****--

Rien ne va plus sur la surface de la Terre. Le climat se dérègle et l'on se dirige vers une nouvelle ère glacière, menaçant l’humanité. Le professeur Jack Hall, climatologue, se dresse pour prévenir les pouvoirs publics.

JE PEUX PAS DEMAIN, J’AI PISCINE

Partir d’un adage simple pour arriver à un résultat ouvrant grand nos rétines; Roland Emmerich s’est fait l’artisan du retour aux bons gros films catastrophes, aux vingt-quatre bulldozers par seconde, aux coups de massues assénés comme dans les années 70 – âge d’or du film catastrophe, genre auquel se frayait la plupart des stars de l’époque – mais avec l’ère numérique en plus. Après un détour moyennement réussi vers le film historique (The Patriot), Roland Emmerich renoue avec sa perversion favorite, les dégâts à grande échelle. Nouvelle mise à sac de l’Amérique triomphante, le réalisateur teuton met une nouvelle fois à mal son bien-aimé pays d’adoption. Traumatisme des Etats-Unis à genoux, meurtris, blessés, affaiblis, mais toujours à la fierté intacte et au port de tête altier. Utilisation de symboles éculés – des drapeaux américains flottant au vent à ne plus savoir quoi en faire – mais finalement diablement marquants. Images fortes, supposées véhicules d’une puissance évocatrice, ingénieuses, symptômes d’une recette simple mais efficace. Car il ne se renouvelle guère, l’auteur d’Independance Day. A partir du même canevas brodé en négatif – la menace vient d’ici même plutôt que d’outre espace – Emmerich réalise peu ou prou le même film. En forme de tentative de réitération de carton, Le Jour d’après s’avère finalement plus réussi et moins douteux que son aïeul. La filiation est – presque – assumée. Depuis la bande annonce, qui reprend les images d’un patrimoine en grande partie renouvelé par le réalisateur, jusqu’aux contours des personnages, le moteur sous le capot du Jour d’après ressemble à s’y méprendre à la mécanique d’ID4.

LET IT SNOW, LET IT SNOW

Dans un contexte tel que celui-ci, on ne sera pas étonné de retrouver ses marques rapidement. La caractérisation des personnages est simple et efficace, et suit le schéma des macro et micro-événements, tel que le scientifique-trop-absorbé-par-son-travail-et-qui-néglige-sa-famille (interprété par le toujours excellent Dennis Quaid). La quête du héros est alors double. Il doit prévenir le monde et sauver son fils – Jake Gyllenhaal, héros du culte Donnie Darko – dont les destins se mêlent. Personnages de verre jetés dans la tempête – au sens propre comme au figuré – le talent des comédiens ne les sauve pas des stéréotypes, mais qu’importe le contenu pourvu qu’on ait le flacon. Et c’est dans ce domaine qu'Emmerich fait des merveilles, même si l’on peut commencer à soupçonner un épuisement dans son réservoir à bonnes idées visuelles. Imaginatif, il élabore des images et des scènes à la fois simples et impressionnantes – on retiendra surtout ce tanker fantôme, dérivant, silencieux et lent, dans un New York submergé. Épate visuelle, esthétique enfin pas toc, la recette du réalisateur fait mouche sans laisser d’arrière-goût désagréable. Il livre un produit de consommation courante, à peine parasité par un optimisme final un peu trop béât, fort bien ficelé et avec, de plus, un léger message écologique qui pourra peut-être – espérons-le –, avec le succès, toucher un large public et éveiller les consciences sur l’état de la planète. Et c’est là déjà bien plus que ce que l’on peut demander à un tel film.

par Nicolas Plaire

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