John John
Foster Child
Philippines, 2007
De Brillante Mendoza
Scénario : Ralson Jover
Avec : Kier Alonzo, Eugene Domingo, Jiro Manio, Cherry Pie Picache
Photo : Odyssey Flores
Musique : Jerold Tarog
Durée : 1h38
Sortie : 27/02/2008
Dans un quartier pauvre de Manille, Thelma est chargée par un service social local d’élever des enfants abandonnés avant leur adoption officielle. Aujourd’hui, John John, le dernier enfant gardé par Thelma, doit être remis à ses parents adoptifs américains. A mesure que la journée passe, chaque moment avec le petit garçon devient de plus en plus précieux.
COMMENT TE DIRE ADIEU
Chouchou d’Olivier Père dans sa brillante sélection 2007 de la Quinzaine des réalisateurs, John John est un petit bijou qui n’a rien de l’exotisme à nounous pauvres et bons sentiments lisses comme pourrait le laisser supposer son pitch. En un plan d’ouverture, le réalisateur Brillante Mendoza dresse la carte de son monde, les buildings de la ville développée au loin et les bidonvilles écrasés à ses pieds. Deux univers appelés à se rencontrer, comme un passage de relais avec l’histoire d’une femme, Thelma, qui vit sa dernière journée avec John John, enfant que les services sociaux lui ont confié depuis son abandon, et qui va retrouver ses parents adoptifs. Mendoza, mixant fiction et documentaire pour une immersion absolue, filme souvent à distance, suit ses personnages dans les dédales escarpés du bidonville ou le labyrinthe d’un gratte-ciel luxueux, et leur tient la main, cœur à fleur de peau, car c’est aux dernières heures que l’on assiste ici, précieuses et volatiles, dernière journée avant la séparation, compressée et un crescendo final avant qu’inéluctablement le soleil ne se couche. John John regarde ses personnages avec honnêteté et grâce, une aura qui se retrouve dans ces atmosphères palpables de fin d’après-midi doré dans un orphelinat ou de nuit moite sur les trottoirs de Manille. Aussi fragile qu’inestimable, le film de Brillante Mendoza marche comme un instantané au sentimentalisme retenu mais débordant de vie, à travers le portrait d’une magnifique héroïne moderne. Simplement l’une des meilleures surprises de ce début d’année.