Johanna

Johanna
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Johanna
Hongrie, 2004
De Kornél Mundruczó
Scénario : Kornél Mundruczó, Viktória Petrányi
Avec : Dénes Gulyás, Zsolt Trill, Orsolya Tóth
Durée : 1h23
Sortie : 01/01/2004

Johanna, une blonde fragile, est victime d'un grave accident de bus. Déclarée cliniquement morte, elle est progressivement ramenée à la vie par les médecins et se découvre une vocation au fil de ses déambulations dans les couloirs blafards de l'hôpital. Illuminant la vie des patients, elle va très vite faire enrager le corps médical, apparaissant parfois comme un ange, tantôt comme un démon, mais symbolisant toujours un miracle de la nature.

DANS LA DOULEUR

Y a-t-il une prime à la nausée? Pénible et fier de l’être, Johanna, réactualisation musicale du fatras symbolique de Jeanne d’Arc, se délecte, dans un mimétisme doloriste discutable, de son antipathie calculée. Auréolé du soutien, en qualité de producteur, d’un certain Béla Tarr, Kornél Mundruczó abat donc la carte masochiste. Et ce serait bien sûr, on en est conscient, entrer dans son jeu que de l’en vouloir punir. Il y a pourtant des baffes qui se perdent: bas manipulateur, sorte de piteux aspirant Lars Von Trier, Mundruczó laisse d’abord penser à un remake en milieu médical à Dancer in the Dark. La démarche, d’abord pas mal soutenue par la technique (captivant plan-séquence introductif, seul et bref semblant de réussite esthétique), gêne déjà aux entournures dès qu’est poussée la première chansonnette. Grinçants et agressifs sous leurs atours faussement légers, servis dans la froideur d’accompagnements désastreux, les tours de chant tournent rapidement au cauchemar. Très vite, la mise en scène s’aligne, émétique et obscène, en lumière blafarde et dermite verdâtre. Contagion, certainement, d’une provoc scénaristique idiote, faisant de la Pucelle une Sainte-Putain, la chatte humide de Dieu, chassant rigor mortis à force de raideur de bite. On croit rêver, mais le chœur des enfants insiste – Johanna va-t-elle devoir les sauver (sauter?) à leur tour? Que tout cela finisse débité dans des sacs poubelles achève de nous effarer.

par Guillaume Massart

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