La Jeune fille sans mains

La Jeune fille sans mains
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Jeune fille sans mains (La)
France, 2016
De Sébastien Laudenbach
Scénario : Sébastien Laudenbach
Durée : 1h16
Sortie : 14/12/2016
Note FilmDeCulte : ***---
  • La Jeune fille sans mains
  • La Jeune fille sans mains

En des temps difficiles, un meunier vend sa fille au Diable. Protégée par sa pureté, elle lui échappe mais est privée de ses mains. Cheminant loin de sa famille, elle rencontre la déesse de l'eau, un doux jardinier et le prince en son château. Un long périple vers la lumière…

DESTINS ANIMES

La Jeune fille sans mains est l'adaptation d'un conte de Grimm, et l'on retrouve dans ce film un grand respect des archétypes narratifs du genre : une héroïne pure, des épreuves, un méchant, les forces du destin et une morale finale. Ici, pas d'ironie contemporaine ou d'origin story. Le conte, et rien que le conte : le fil du récit est suivi avec une telle simplicité que le résultat finirait presque par manquer de surprise... s'il n'y avait pas un impressionnant travail graphique pour le mettre en valeur. A plus d'un titre, le travail d'animation ici à l’œuvre est complètement à rebours de la majorité des dessins animés contemporains. Peint intégralement sur papier, avec des formes esquissées d'un trait léger, le film rappellerait presque davantage la calligraphie japonaise. Si l'on faisait des arrêts sur image (ce qui est souvent tentant), on aurait sans doute l'impression de se retrouver avec des demi-silhouettes plutôt que des formes pleines et finies: une simple tache de couleurs, quelques traits épars... ces images sont audacieuses car parfois quasi-abstraites.

Car en réalité, ce ne sont pas tant les dessins en eux-mêmes qui racontent ici l'histoire que le mouvement-même des images : une fois animées, les traits se mêlent, se complètent, les couleurs se déplacent. En seulement quelques coups de crayon furtifs (et grâce à un vrai sens du détail), le Diable change de visage, l’héroïne reprend son destin en main, les personnages évoluent et le récit avec. Pour un peu, on pourrait presque se passer des dialogues, tant le film fait confiance au pouvoir narratif des images. Si l'ensemble manque parfois un petit peu de nerf, La Jeune fille sans mains reste une singulière découverte.

par Gregory Coutaut

Commentaires

Partenaires