Jeune femme
France, 2017
De Léonor Serraille
Scénario : Léonor Serraille
Avec : Laetitia Dosch
Durée : 1h37
Sortie : 01/11/2017
Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache.
JEUNE FEMME AU BORD DE LA CRISE DE NERFS
Jeune femme a remporté la Caméra d'or au Festival de Cannes, prix venant récompenser le meilleur premier long métrage toutes sections confondues. Le film débute par un hurlement craché à une porte fermée – ce hurlement pourrait être celui du film entier, poussé par son héroïne vivant très (très) mal sa rupture avec son compagnon. Très vite, Paula (Laetitia Dosch, remarquée dans La Bataille de Solférino) s'exprime face caméra et nous sommes témoins à la fois de sa détresse et de sa force vitale. Paula est à vif et la pulsation saccadée du film est la sienne. Si la Caméra d'or a récompensé la réalisatrice Léonor Serraille, elle pourrait tout aussi bien saluer la performance incroyable de l'actrice branchée sur 100.000 volts, furibonde ou au bord des larmes comme si ses doigts étaient restés coincés dans les portes du métro.
Il y a ici deux challenges relevés avec brio par Serraille et Dosch : d'abord, faire un film drôle (il l'est) en ne riant pas du personnage mais avec lui. Ensuite, faire rire sur le drame le plus noir, sur la dimension pathétique, sur le sentiment de honte, sur le malaise. Garder une certaine légèreté tout en parlant de précarité. Derrière les scènes d'adorable chat méga-fluffy, il y a aussi une héroïne abimée qui a du sang qui s'échappe de la tête. La vie insufflée par l'actrice et par le talent de dialoguiste de Serraille font beaucoup pour le succès de Jeune femme. Sa structure, elle, est plus attendue, affaiblie par un dénouement pas vraiment à la hauteur de ce qui précède. Mais le film est assez prometteur et offre un rôle en or à une comédienne qu'on espère revoir très vite aussi haut.