Irreductibles (Les)
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France, 2005
De Renaud Bertrand
Scénario : Marc Herpoux, Dominique Mérillon, Sébastien Thibaudeau
Avec : Rufus, Anne Brochet, Edouard Collin, Jacques Gamblin, Kad Merad, Hélène Vincent
Photo : Marc Koninckx
Durée : 1h45
Sortie : 14/06/2006
Michel, 40 ans, vient de perdre son emploi et n’a aucun diplôme. Puisqu’il faut se "recycler", il décide de passer son bac et entraîne avec lui son pote Gérard. Mais dans le lycée où il est inscrit, Michel retrouve aussi son fils Philippe, bien peu concerné par la perspective de l’examen.
SEUL CONTRE TOUS ?
Toutes les histoires tournant autour de cette fameuse épreuve qu’est le baccalauréat ne ressemblent pas aux Sous-doués et c’est tant mieux pour nous. Avec ce premier film, Renaud Bertrand choisit de nous emmener vers un sujet portant plus sur le constat social qui nous concerne tous, le chômage, que sur l’épreuve elle-même. Car pour Michel, le héros, réussir son bac à 40 ans sera l’occasion de pouvoir regarder fièrement son avenir incertain, retrouver sa dignité d’homme, mais surtout de faire le point avec son entourage. Avec une pudeur caractéristique, le réalisateur ne s’apitoie jamais sur le sort de son personnage principal, ni sur celui de notre société, et préfère emprunter un ton "à l’anglaise" digne des Virtuoses (Mark Herman, 1997) ou de Billy Elliot (Stephen Daldry, 2000) avec une ambiance douce amère qui rappelle tout autant le Ça commence aujourd’hui de Bertrand Tavernier. C’est ainsi qu’il nous raconte l’histoire d’un homme qui se bat contre un destin tracé d’avance et qui veut s’en sortir à tout prix, l’histoire d’un homme retrouvant sa colère et son énergie pour mieux affronter son futur, l’histoire d’un homme conquérant un espace qu’il avait oublié, pour rattraper le temps perdu. Et Renaud Bertrand de promener son film sur un ton simple et sans fioritures où l’histoire passe avant tout par un ressenti d’émotions et non par un discours construit, sans jamais porter de jugement comme le réclame tant son personnage. S’il y a fort à parier que le film fera très peu parler de lui, il serait tout de même dommage de passer à côté.
