Interior. Leather Bar.

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Interior. Leather Bar.
États-Unis, 2012
De James Franco, Travis Mathews
Durée : 1h00
Sortie : 30/10/2013
Note FilmDeCulte : ------
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La reproduction imaginaire, par James Franco et Travis Mathews, des scènes censurées du film culte Cruising de William Friedkin.

CUIR CENTER

Avec James Franco (devant et derrière la caméra) en guise de caution star/intello et un sujet sulfureux (la recréation des mystérieuses scènes coupées de Cruising de Friedkin) comme caution arty/queer, Interior. LeatherBar. avait à priori toutes les raisons d’être présenté à un festival aussi ouvert que Berlin. On aurait préféré que le film soit tout simplement sélectionné pour son éventuelle qualité. Hélas, au-delà d’un projet initial passionnant, Interior… ne propose qu’une exécution maladroite et redondante, une arnaque pleine de vent.

Maladroit, le film l’est déjà par son discours naïf sur l’homosexualité et la marge qui ne font qu’enfoncer gaiement des portes ouvertes. Il l’est aussi dans son mélange pataud de documentaire et fiction, qui vient surligner de manière superflue le vacillement du héros hétéro plongé dans une grande partouze gay. Les scènes en question inspirées du film de Friedkin, ici d’un amateurisme embarrassant, n’ont plus en commun avec leur modèle que des culs et des bites. C’est probablement sur ce point qu’Interior… se ramasse le plus sévèrement. Même dans le montage final de son film, Friedkin ne montrait rien et suggérait tout, aboutissant à un trouble rare aussi érotique que dérangeant. Au contraire, Franco et son coréalisateur Matthews montrent tout, pipes non-simulées-inclues-en-gros-plan-merci, mais ne créent rien avec. Ces nouvelles scènes (inspirées par celles censurées à l’époque, donc censées aller « encore plus loin ») ne parviennent jamais à retrouver la tension de Cruising. Mais finalement, était-ce bien le but recherché ? Car de Cruising, il n’est finalement question ici que pendant quelques minutes, comme si le film n’avait servi que de prétexte presque malhonnête.

Quel est alors le projet des deux jeunes réalisateurs ? La question leur est d’ailleurs posée telle quelle à plusieurs reprises par les comédiens participant à leur casting, et il est assez hallucinant de voir que leurs réponses restent évasives et peu assurées. On assiste donc à un tournage sur lequel personne ne semble savoir pourquoi il est là, l’excuse la plus répétée étant « je suis là parce que James Franco est attaché au projet ». Au-delà du fait que le film ressemble effectivement à une pénible hagiographie de l’acteur hollywoodien (décrit sans relâche comme un modèle d’ouverture à suivre, jusqu’à paradoxalement lui donner l’air hyper prétentieux), on a également l’impression de ne pas savoir ce qu’on fait là, de venir uniquement gonfler les rangs face à un film totalement creux et faussement radical, un produit toc fait pour tourner dans tous les festivals grâce à ses cartes de visites so chic.

par Gregory Coutaut

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