Les Insoumis

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Drieu est un policier en fin de parcours, usé, brisé, grillé. Ce mystérieux capitaine de la B.R.B se retrouve muté dans un improbable commissariat de province promis à une démolition dans les six mois, au cœur d'une ville industrielle perdue au bout de l'étang de Berre, entre pollution et canicule. Ici, le commissaire Vasseur et son équipe, Jean-Ba, Wazeme, Katiha, sont démobilisés. Plus personne n'y croit. Laxisme et désillusion sont de règle, ce qui arrange les "affaires" de la pègre locale rendue insaisissable et toute puissante. Entre l'envie d'en finir avec lui-même et celle de se battre pour sa propre survie, Drieu remarque pourtant certains détails troublants au milieu des misérables affaires en cours. Peu à peu, presque sans le vouloir, il va mettre à jour ce que plus personne ne voulait voir. Bientôt, d’autres que lui vont espérer que sa vie s’arrête. Pour chacun, l’heure des vrais choix approche.

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FRANCE CONNECTION

Claude-Michel Rome, la fiction policière, ça le connaît. Heureux réalisateur et scénariste des sagas de l’été Zodiaque, d’épisodes de séries comme Le Grand Patron, Femmes de loi ou du téléfilm Dans la tête du tueur (Grand prix de la fiction au festival de Luchon 2005 et International Emmy Award du meilleur comédien pour Thierry Frémont), Rome franchit le pas en passant du petit au grand écran format scope et super 35. Et comme pour marquer le coup, il habille son sujet d’une belle influence western. Bref, les défis, ça ne lui fait pas peur et de l’ambition, il n’en manque pas. Seulement, à trop vouloir bien faire, on a l’impression qu’il se brûle un peu vite les ailes en arrivant difficilement à s’émanciper des codes du nouveau polar à la Olivier Marchal (36 quai des orfèvres, (MR 73) où l’image surtravaillée côtoie un scénario profond et fouillé et une mise en scène aux petits oignons. Car même si tous les efforts sont fournis au niveau de la forme, c’est plutôt le fond qui pèche : quelques raccourcis faciles et un peu grossiers, une ou deux scènes gratuites, des répliques un peu trop appuyées et auto-satisfaites et surtout un personnage central à la description surchargée et pas assez subtile. A croire qu’il n’a pas su perdre certains tics de fiction télé. Rajoutons à cela une séquence finale pas assez frontale, c’est à dire loin des Nid de guêpes, Assaut ou Fort Alamo (références obligatoires des embuscades en huis-clos) qui savaient rendre une tension palpable et une action très percutante, et vous obtenez la liste complète de ces petits défauts qui jalonnent le film. Mais ne vous méprenez pas non plus. Des qualités, Les Insoumis en possède quand même et pas des moindres. Ciel de plomb et menus larcins qui cachent de gros poissons, villes fantômes et désillusion amère de ses habitants, couleurs oppressantes et poussière suffocante, l’atmosphère western qui parcourt le film jusque dans son échine sait ajuster cette vision bien particulière pour offrir une simple mais très appréciable singularité qui manque juste d’un peu plus de conviction et d’une personnalité plus affirmée. Si Rome continue sur sa lancée, nul doute que la prochaine fois sera la bonne. En l’état le coup d’essai est déjà plus que louable.

par Christophe Chenallet

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