Infectés
Carriers
États-Unis, 2008
De Alex Pastor, David Pastor
Scénario : Alex Pastor, David Pastor
Avec : Christopher Meloni, Piper Perabo, Chris Pine, Lou Taylor Pucci, Emily VanCamp
Photo : Benoît Debie
Musique : Peter Nashel
Durée : 1h24
Sortie : 26/05/2010
Quatre jeunes gens foncent sur l’autoroute en direction de l’océan, mais ils ne sont pas en route pour des vacances : ils tentent d’échapper à la fin du monde… L’espèce humaine est menacée par un virus mortel. Plus personne n’est à l’abri. Pour tenter d’échapper à la pandémie, Danny, son frère Brian, sa petite amie Bobby et une amie d’école, Kate, font route vers le sud-ouest des États-Unis. S’appuyant sur un souvenir d’enfance, Danny est convaincu qu’ils trouveront un refuge sur une plage de surfeurs isolée du golfe du Mexique. Là, ils pourront vivre à l’abri en attendant de revenir au monde. Leurs règles sont simples : prendre uniquement des chemins détournés ; éviter à tout prix les contacts avec d’autres humains. Pourtant, au fur et à mesure, leur rêve de survie va se heurter à des choix qu’aucun d’eux n’est prêt à assumer. Ils vont vite découvrir qu’aucun virus n’est plus dangereux que la part d’ombre qui sommeille en chacun de nous.
ALERTE!
«Infectés est davantage une étude de caractères dramatique dans un contexte horrifique qu’un film d’horreur traditionnel ou un film de genre. Nous adorons les films d’horreur, mais avec Infectés nous avons utilisé le contexte du genre pour raconter une histoire sur des personnages et ce qu’ils endurent». Cette citation des frères Pastor pourra paraître promotionnelle mais elle est loin d'être anodine et résume à elle seule toute l'atmosphère de leur premier long-métrage qui fait figure d’outsider dans l'univers du post-apo ou du zombieland qui nous a envahi depuis 10 ans. Car ici, pas de mort-vivants putréfiés cherchant à croquer de l'humain. Juste des morts en devenir et une poignée de "sursitaires" qui fuient pour échapper à une catastrophe, mais qui ne pourront pas éviter une somme de choix cornéliens les confrontant à ce qu’ils portent de plus sombre en eux et découvrant par la même occasion leurs propres limites. Ou quand l'homme devient plus dangereux qu’un virus. Sur la route de la transhumance qui mène les héros vers la plage de l'espoir et de leur souvenir, "l'effroi" naît donc du fait qu’il s’agisse d’une situation très réaliste à laquelle nous pourrions tous être confrontés (souvenez-vous les grippes H1N1 ou aviaire dont on nous bassinait il y a encore peu). Avec toute la ténacité du premier long (mais aussi ses petites erreurs), les frangins livrent donc un film qui sait se renouveler (à chaque moment où ça risque de tourner en rond, on passe un nouveau cap) sans vraiment forcer le trait, superbement habillé par la photo bien granuleuse de Benoît Debie, et dont on ne sort pas vraiment fier. Certes, pas aussi fatal que La Route (avec qui le film partage de nombreux points communs), Infectés, de par sa nature sans prétentions, contribue tout de même à alimenter la flamme de l'apocalypse prochaine et de la paranoïa latente qui se frayent un chemin de plus en plus conséquent sous nos rétines. En espérant juste que ce mouvement ne soit pas prophétique.