Indigènes
Algérie, 2006
De Rachid Bouchareb
Scénario : Rachid Bouchareb, Olivier Lorelle
Avec : Bernard Blancan, Sami Bouajila, Jamel Debbouze, Samy Nacéri, Roschdy Zem
Durée : 2h08
Sortie : 27/09/2006
1944-1945... La libération de l'Italie, de la Provence, des Alpes, de la vallée du Rhône, des Vosges et de l'Alsace ont été essentielles à la victoire des Alliés... Et à la place que la France a pu prendre parmi eux après l'Armistice. Le film raconte l'histoire oubliée des soldats dits "indigènes" à travers l'épopée de quatre d'entre eux. Abdelkader, Saïd, Messaoud et Yassir (le goumier) sont des voltigeurs. Réputés pour leur endurance, leur sens du terrain, leur courage dans le corps à corps, on les envoie en première ligne...
LE JOUR DE GLOIRE EST ARRIVE
Hommage à des acteurs tragiquement oubliés des manuels d’Histoire français, Indigènes vaut essentiellement pour son sujet. Car ces scènes de guerre-là, ces personnages (on retiendra surtout Bouajila et Blancan, plus que Zem et Nacéri, en retrait, et Debbouze, souvent faux), ces lettres qui n'arrivent pas, ces déchirements en kaki, injustices muettes et peur face aux balles, on les a déjà vus un peu partout, à de nombreuses reprises. Mais l’argument est fort et traité avec énormément de foi (voire de bons sentiments maladroits, à l’image de la fin sincère mais surlignée). Résultat de ce léger déséquilibre: le traitement est, pendant une heure, tout le temps en dessous de sa grande histoire. Fort heureusement, la deuxième moitié vient réveiller tout ça et le zeppelin s'envole enfin, notamment dans un registre purement spectaculaire (très bonne et longue séquence de l’assaut du village). Rachid Bouchareb taille son film dans du format populaire mais bien fichu, une façon de s'adresser à tous sur un sujet méconnu, un témoignage qui a le bon goût de ne pas trop se vautrer dans tous les violons d'un album rétro de Patrick Bruel et qui constituera ainsi une sortie scolaire parfaite.