Incarnate
États-Unis, 2016
De Brad Peyton
Avec : Aaron Eckhart, Carice Van Houten
Durée : 1h31
Lindsay, mère célibataire, est le témoin de très inquiétants phénomènes chez son fils de onze ans, Cameron. Persuadée qu’il s’agit d’un cas de possession démoniaque, Lindsay et une envoyée du Vatican font appel au scientifique Seth Ember pour s’en débarrasser. Cloué dans une chaise roulante après l’accident tragique dans lequel sa famille a disparu, il est capable de s’introduire dans le subconscient de la personne possédée. En pénétrant celui du jeune Cameron, le télépathe se retrouve face à un démon en provenance de son propre passé.
DÉSINCARNÉ
On le sait maintenant depuis quelques années : les bonnes surprises du cinéma horrifique américain viennent davantage des marges que de l'horreur plus mainstream. Incarnate, sorti du robinet Blumhouse (et dont les productions sont pour le moins inégales), ne renversera pas la tendance avec ce récit de possession au faux-high concept. Aaron Eckhart y incarne un scientifique qui a le pouvoir d'exorciser en s'infiltrant dans le subconscient des victimes de possession. Le concept est globalement peu et mal utilisé, le démon en question ayant vraisemblablement comme principal pouvoir de rendre ses victimes amorphes - comme le film, comme ses spectateurs. Le cast séduisant (Eckhart donc, mais aussi Carice van Houten, tragiquement sous-exploitée) ne sert à peu près à rien dans ce long couloir vide d'1h30, réalisé par un faiseur (Brad Peyton) qui ne s'était jusqu'ici pas spécialement distingué, des facéties hystéros de Comme chiens et chats : La Revanche de Kitty Galore au film littéralement catastrophe San Andreas. Incarnate est l'exemple type d'horreur lisse et vide qui a peur de faire peur et n'existe que pour mollement acheter du temps de cerveau disponible.