Imposture
France, 2005
De Patrick Bouchitey
Scénario : Jackie Berroyer, Patrick Bouchitey, Gaëlle Macé
Avec : Ariane Ascaride, Patrick Bouchitey, Patrick Catalifo, Laetitia Chardonnet, Didier Flamand, Isabelle Renauld
Durée : 1h40
Sortie : 25/05/2005
Prof de lettres, écrivain raté, Patrick aurait pu devenir le petit génie de la littérature que ses amis voit en lui... Frustré, aigris, il rumine dans son coin en se contentant d’écrire des critiques littéraires. Jusqu’au jour où l’une de ses élèves lui fait lire son manuscrit. Jaloux de la prose de la jeune fille, il décide de la séquestrer.
CHRONIQUE D’UN ECRIVAIN FRUSTRE
Il aura fallu quatorze ans à Patrick Bouchitey pour se relancer dans la mise en scène d’un film. Quatorze ans, vraiment? Pas tout à fait. Car si le précédent film de l’acteur réalisateur date bien de 1991 (l’incroyablement glauque Lune froide), ce Imposture a été tourné au printemps 2003. Deux années écoulées entre le tournage et la sortie du film, cela ne laisse rien présager de bon. Alors, sortie purement technique pour augmenter la valeur des droits télé et vidéo? Pas vraiment car le film de Bouchitey, bien que très moyen, mérite largement le coup d’œil. Déjà parce qu’on y retrouve l’univers du précédent film du cinéaste, celui de personnages médiocres et aigris, constamment à la dérive, à la recherche d’un bonheur illusoire. Ensuite parce qu’il parvient de nouveau à instaurer une atmosphère inquiétante, voire franchement glauque lors de certaines scènes, par le simple biais d’une bande son travaillée et d’une direction d’acteur souvent impeccable. Enfin parce qu’il confirme la révélation de Laetitia Chardonnet, absolument bouleversante dans ce rôle d’étudiante enlevée par un grand méchant loup. Misère, le fait est que, de prévisible, le film en devient légèrement ennuyeux... Comme si Bouchitey ne savait pas trop quoi faire de son matériaux de base (le livre de José Ángel Mañas) et ne parvenait jamais à le transcender réellement afin de retomber sur ses propres pattes. Les rebondissements se succèdent sans jamais réellement surprendre, la fin paraît un rien improbable, et le tout s’oublie dès le générique final, là où le noir et blanc de Lune froide continue de hanter ses rares spectateurs près de quinze ans plus tard. Dommage.