Impostor
États-Unis, 2001
De Gary Fleder
Scénario : Scott Rosenberg
Avec : Tim Guinee, Mekhi Phifer, Tony Shalhoub, Gary Sinise, Madeleine Stowe
Durée : 1h30
Sortie : 01/01/2001
Dans un futur où la Terre est en guerre avec les Centauri, Jeff Olham est un scientifique réputé travaillant pour une grande compagnie, jusqu'au jour il est contraint à devenir un fugitif, poursuivi par ses employeurs qui le considèrent comme un cyborg-clone du véritable Olham.
Impostor sort enfin après des mois de retardements et de problèmes, et la première chose à laquelle on pense en sortant de la salle est que ce n'est pas étonnant! Est-ce la fin de Gary Fleder? Après le déplorable Pas un mot (tourné après mais sorti avant), il semblerait que le réalisateur du très bon polar noir Dernières heures à Denver soit définitivement perdu. Il avait pourtant fourni un sympathique second effort avec le serial thriller Le Collectionneur. Les qualités respectives de ces films etaient peut-être en réalité dues à leurs scénaristes. Ici ils sont au nombre de trois: Ehren Kruger (les minables Scream 3 et Piège Fatal), David Twohy (le très bon Pitch Black) et Caroline Case (nouvelle venue). Ils développent du mieux qu'ils peuvent l'adaptation par Scott Rosenberg (spécialiste comme Twohy de retouches et parfois auteur inspiré comme pour le premier Fleder sus-cité) d'une nouvelle de Philip K. Dick. C'est dire l'embrouille.
K. Dick, auteur réputé, à juste titre, de science-fiction, est connu notamment pour ses intrigues évoluant autour de personnages dont l'identité est remise en question de façon sévère et dangereuse. Et en cette ère d'absolue nécessité de retournements de situations inutiles (Kruger en est d'ailleurs un spécialiste), le film nous en réserve un bien ridicule en conclusion. Non seulement il est parfaitement prévisible, mais plus encore il arrive au terme d'un film pauvre à tous les points de vue: peu d'action au sens propre du terme, peu de scènes d'action pure, aucune idée apte à réveiller quelque peu d'intérêt chez le spectateur qui a déjà vu cent fois cette course-poursuite d'un homme accusé a tort, etc.
Les effets spéciaux sont là pour bien indiquer que nous nous trouvons dans le futur (l'introduction simpliste ne suffisait pas) et on a l'impression de voir un épisode des Contes de la crypte avec tous ces acteurs de second plan mal transformés en personnages principaux. Ceci n'est pas étonnant quand on apprend que le film était à l'origine un court métrage qui devait sortir en salles réuni avec deux autres (dont le fameux Alien Love Triangle de Danny Boyle, fini depuis une éternité). Le film parait naturellement étiré, 1h30 qui paraissent trop longues, surtout quand il n'y a rien à dire ni à montrer. Pas même le moindre effet de mise en scène intéressant; Fleder s'avère être un piètre filmmaker.