Import/Export
Autriche, 2007
De Ulrich Seidl
Scénario : Veronika Franz, Ulrich Seidl
Photo : Edward Lachman
Durée : 2h16
Sortie : 07/01/2009
Deux trajectoires évoluent dans des directions opposées. Olga, jeune infirmière ukrainienne, part à la recherche du bonheur à l'Ouest où elle devient femme de ménage dans un service gériatrique en Autriche. Paul était agent de sécurité à Vienne. Au chômage, il prend la route avec son beau-père vers l'Est, en direction de l'Ukraine. Deux destins de jeunes gens à la recherche d'une nouvelle chance, qui se voient confrontés à la réalité crue. Deux histoires sur la quête du bonheur et de l'argent, sur le côté effrayant de la sexualité, de la mort et sur l'art de brosser les dents d'un renard empaillé.
Le cauchemar européen
Le malaise. Pendant 2h15, Ulrich Seidl suit les trajectoires de deux marginaux et ça fait mal. Tragi-comédie d'une beauté plastique étonnante, qui se termine par un dernier doigt d'honneur à la face du monde bourgeois, Import/Export n'est pas un film aimable, c'est un euphémisme. Difficile de décrire par des mots simples les nombreuses scènes-choc d'un film très réfléchi. Malgré la noirceur du propos - une Ukrainienne qui devient une femme de ménage dans un hospice pour malades en fin de vie, un jeune chômeur fauché et rejeté qui tente de trouver une place dans la société-, le cinéaste autrichen, disciple de Michael Haneke, fait preuve d'un humour noir salvateur. Il n'oublie jamais, cependant, le but de son entreprise: témoigner des zones d'ombre de la civilisation européenne, sans fard ni gant blanc. D'aucuns ont évoqué le voyeurisme de la mise en scène, alors que justement il constitue le principe même d'Import/Export. Montrer ce que l'on nous cache. Les cités de cauchemar de l'Europe de l'Est. Les dessous de la prostitution sur Internet. L'immoralité comme corollaire de la misère. La détresse, surtout, d'une population marginalisée par le capitalisme dominant.