Il Divo
Italie, 2008
De Paolo Sorrentino
Scénario : Paolo Sorrentino
Durée : 1h50
Sortie : 31/12/2008
À Rome, à l’aube, quand tout le monde dort, il y a un homme qui ne dort pas. Cet homme s’appelle Giulio Andreotti. Il ne dort pas car il doit travailler, écrire des livres, mener une vie mondaine et en dernière analyse, prier. Calme, sournois, impénétrable, Andreotti est le pouvoir en Italie depuis quatre décennies. Au début des années quatre-vingt-dix, sans arrogance et sans humilité, immobile et susurrant, ambigu et rassurant, il avance inexorablement vers son septième mandat en tant que président du Conseil.
ITALIA HISTORY X
Prix du jury du dernier Festival de Cannes 2008, Il Divo tente de dresser le portrait d'un psychopathe de la politique italienne, l'éminence grise de la Démocratie chrétienne qui a régné sur la Botte de 1942 à 1994, avant de changer de nom après l'opération Mains propres. Autant être franc: vous en saurez plus sur la vie et l'oeuvre politico-mafieuse de Giulio Andreotti en parcourant une encyclopédie qu'après la vision du dit-film. Cinéaste talentueux, mais sûr de ses effets de caméra, Paolo Sorrentino soigne la forme jusqu'à l'overdose: ouverture dantesque sur du Cassius, scènes de règlement de compte sur des airs d'opéra, bons mots d'auteur placés dans les bouches d'intervenants, caricaturaux jusqu'à l'outrance. Il Divo est ainsi le contrepoint parfait à Gomorra, son pendant grotesque et sûr de lui, là où le film de Matteo Garrone pêchait justement par son excès de prudence quant au traitement de son délicat sujet. Parfois confus, souvent agaçant, ce portrait pop d'une icône transalpine a pour lui son originalité et son point de vue.