If I Want to Whistle, I Whistle
Eu cand vreau sa fluier, fluier
Roumanie, 2010
De Florin Serban
Scénario : Florin Serban
Avec : George Pistireanu
Photo : Marius Panduru
Durée : 1h34
Silviu, un jeune criminel, s'apprête à sortir de maison de redressement. Il faut qu'il tienne encore cinq jours. Quand il apprend que sa mère est de retour après une longue absence, il n'a qu'une idée en tête : tenir son jeune frère éloigné de cette mère qui, selon lui, est responsable de sa situation...
PRISON BREAK
Chéri-chéri des festivals et surtout de leurs palmarès (Ours d'argent à Berlin, Prix sang neuf au Festival du film policier de Beaune), If I Want to Whistle, I Whistle, avec son titre hommage à Micheline Dax, joue la partition d'une austérité toute roumaine doublée d'une efficacité narrative, sèche et directe. Un jeune criminel vit ses derniers jours au sein d'une maison de redressement. On ne saura jamais vraiment ce qui l'a précisément mené là, on s'en fiche d'ailleurs un peu, mais on devine en creux les bosses de son parcours, portrait d'une jeunesse à vif, qui siffle si ça lui chante, et qui ne croit déjà plus aux lendemains qu'on lui promet plus beaux, dehors. Florin Serban filme l'espace carcéral comme le lieu d'une impossible reconstruction, un piège dans lequel Silviu s'enferme, se barricade, poussé si bas par un environnement familial qui semble l'avoir déjà condamné, des années auparavant, avant que l'ironie tragique ne se répète. Adaptant très librement un texte théâtral, le jeune cinéaste parvient, malgré quelques temps morts, à afficher une réelle maîtrise, à faire vivre un personnage fort (interprété de façon convaincante par le nouveau venu George Pistireanu), et à se dépêtrer habilement de la rupture de ton (le dénouement faussement tranquille, quasi onirique). Pas si mal pour un début.