Identity
États-Unis, 2002
De James Mangold
Scénario : Michael Cooney
Avec : Joan Cusack, Ray Liotta, Alfred Molina, Amanda Peet, Rebecca de Mornay
Durée : 1h27
Sortie : 24/09/2003
Un violent orage contraint 10 étrangers à se réfugier dans un motel perdu au milieu de nulle part. Quand l’un des voyageurs est retrouvé mort, les nerfs s’aiguisent jusqu’à ce qu’un prochain passe à la casserole...
SURPRISE SURPRISE
Lorsque Rebecca de Mornay s’avance vers le gérant du motel et que celui-ci lui lance un cruel "Vous n’étiez pas comédienne avant?", le metteur en scène James Mangold doit avoir des fourmis dans l’oreille. Qu’est-il devenu du prometteur réalisateur de Copland, déjà pris dans la mêlasse de Kate & Léopold? Mangold semble avoir abandonné toute ambition pour se réduire à l’emploi de faiseur zélé, position qui n’a rien d’infamante si tant est que l’artisan dispose d’un solide savoir-faire. Le postulat façon Dix petits nègres laissait augurer d’un terrain de jeu fort exploitable, mais là encore faudrait-il que les règles tiennent debout. Or, dans sa volonté de surprendre quoiqu’il en coûte, Identity se fourvoie dans, au mieux, l’incohérence, au pire, le ridicule. A cet égard, les deux dernières minutes du film valent leur grand guignolesque pesant d’or. Le cast souffre lui d’une fausse bonne idée de distanciation. En caractérisant ses personnages façon archétypes de Cluedo (ça vous étonne un Jack Busey dans le rôle d’un prisonnier psychotique?), le film les prive de leur chair et rend leur disparition aussi forte émotionnellement que la chute d’un pion sur un échiquier. Certes, le spectacle (vulgaire) se laisse regarder, d’autant que la brochette d’acteurs est plutôt sympathique (hormis un Liotta gesticulateur dont on attend rapidement la mort), l’exposition mouillée à la narration éclatée fait figure de bonne mise en bouche, et la courte durée du métrage ne permet nulle somnolence. On peut cependant attendre autre chose du film qu’un simple effet caféiné.