Iceberg (L')

Iceberg (L')
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Iceberg (L')
Belgique, 2005
De Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy
Scénario : Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy
Avec : Dominique Abel, Fiona Gordon, Robin Goupil, Philippe Martz, Ophélie Rousseau
Durée : 1h24
Sortie : 05/04/2006
Note FilmDeCulte : ****--

Fiona est manager de fast-food dans une grise banlieue. Elle habite un petit pavillon banal avec son mari, Julien, et ses deux enfants. Tout va désespérément bien pour elle. Jusqu'au jour où elle se retrouve enfermée toute une nuit dans la chambre froide du fast-food. Ce choc va faire naître chez Fiona un irrésistible désir de glace, de neige...

LE RETOUR DE LA VENGEANCE DU BURLESQUE

À quoi doit-on qu’on se méfie toujours du retour du burlesque? À sa disparition brutale du champ du cinéma parlant? À ses accents théâtraux? À sa récupération télévisuelle? Aux "cons de mimes" de La Cité de la peur? À Roberto Benigni? L’horreur comique, sa démesure à hauteur de clown, n’a en tout cas, en l’état, plus grand-chose de moderne. Et ce n’est pas la moindre des qualités de L’Iceberg que d’oser malgré tout s’y jeter corps et biens, premier degré, méticuleux. Une heure trente de grimaces savantes et de désarticulations millimétrées… La bonne surprise c’est que cette minutie de la torture bouffonne, de la chute clownesque et des gaffes au cordeau fonctionne ici à plein, sur un mode actuel, à la croisée de Tati et Keaton, mais à sa manière propre: à l’économie de mots, mais pas non plus muet, à la rigueur comique, mais pas au mécanique, à l’engrenage de gags, mais pas Vidéo Gag. Autrement dit on rit beaucoup et jamais l'on ne s’emmerde.

L’ÉVASION COMIQUE

Pour filmer l’humour au travail, Fiona Gordon, Dominique Abel et Bruno Romy s’y sont mis à leur tour. Peu fortuné, L’Iceberg en témoigne pourtant: pas compilation de courts comme on pouvait le craindre, pas cheap non plus, ni même s’essoufflant sur la durée, le film tient le cap tout son métrage durant. Exploit d’autant plus louable qu’il part lesté: tentation de la vignette drolatique, risque de surcharge visuelle (un bonheur d’accessoiriste et de costumier), claustrophobie qui guette… Par miracle s’y produit justement l’inimaginable, la grande disparue du cinéma comique (à quelques rares, et bizarrement souvent belges, exceptions près, Aaltra en tête): l’évasion. Une fois installés en leur univers d’accumulation comico-dépressif, les protagonistes de L’Iceberg dépassent ainsi leur simple condition de pantins et, bug délectable, se piquent de rêver d’horizons. Ici l’amour s’infiltre, la poésie itou. On s’éprend d’un marin, taciturne bien entendu, et puis on prend le large. Vogue donc le carton-pâte. Adieu boulot de veau, enfants vachards, cochon de mari. Bonjour lune, mer, passion. Et du coup rires émus - et avec grand plaisir.

par Guillaume Massart

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Quel est cet hideux bandeau coloré qui défigure mon affiche? Ce n'est rien, seulement la marque de Cinéma Découverte, nouveau label du groupe MK2, accompagnant des films de tous horizons, distingués dans différents festivals. La distribution des films est ainsi soutenue en salles, notamment par des opérations spéciales sur les tarifs. La collection comprend pour l'instant, outre L'Iceberg, le singapourien Be with me d'Eric Khoo, l'iranien Une nuit de Niki Karimi et le français Frankie de Fabienne Berthaud. A venir, le 31 mai prochain, le chinois Oxhide de Liu Jia Yin.

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