I Wanna Drive You Insane
Kuruwasetaino
Japon, 1997
De Yoshimasa Ishibashi
Scénario : Yoshimasa Ishibashi
Photo : Yoshimasa Ishibashi
Durée : 1h00
Un employé de bureau qui a raté le dernier bus pour rentrer chez lui va passer une nuit cauchemardesque.
LA NUIT EST CHAUDE
Même s'ils n'ont au final pas grand chose à voir ensemble, le premier film de Yoshimasa Ishibashi, I Wanna Drive You Insane, rappelle dans l'esprit les météores de Guy Maddin, films-ovnis qui viennent et vont on ne sait où, qu'on pourrait à peine dater, et qui ne ressemblent à rien d'autre qu'à leur propre tête. Autoproduit, I Wanna Drive You Insane tire parti de ses limites, d'abord par une liberté qu'on imagine absolue. Yoshimasa Ishibashi orchestre une comédie absurdissime sur la nuit noire d'un employé de bureau qui a raté le dernier bus pouvant le ramener chez lui. De gueules expressionnistes sorties d'un film muet aux louloutes fétichistes échappées d'un roman porno 70's, en passant par des chorégraphies où des infirmières possédées piquent à Michael Jackson ses pas de danse de Thriller, I Wanna Drive You Insane est un joyeux patchwork dont la richesse réside dans le coq-à-l'âne, une boite dans une boite dans une boite dans une boite. Le film a évidemment ses limites comme sa fragile structure à sketches, mais parvient à construire une atmosphère étouffante de ténèbres kafkaïennes curieusement traversées par une pop des années 60. Ou de la dance forcenée, puisque rien ici ne va ensemble. Et pourtant, dans cette bulle de folie, tout finit par être cohérent.
Ishibashi, encore inconnu en France, a depuis vu ses réjouissants épisodes de The Fuccon Family (une série qui raconte la vie d'une famille américaine débarquant au Japon, et dont les membres sont joués par des mannequins en plastique) passer sur Arte, fait un détour au Palais de Tokyo avec son groupe iconoclaste Kyupi Kyupi, et était présent dans la récente sélection de l'Étrange Festival avec Milocrorze, son dernier long métrage.
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I Wanna Drive You Insane est rediffusé le 22 octobre dans le cadre de la rétrospective Kansai : l’autre cinéma japonais à la Maison de la Culture du Japon à Paris.