I Used to Be Darker

I Used to Be Darker
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I Used to Be Darker
États-Unis, 2013
De Matthew Porterfield
Scénario : Amy Belk, Matthew Porterfield
Photo : Jeremy Saulnier
Durée : 1h30
Sortie : 25/12/2013
Note FilmDeCulte : ****--
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Fuyant le foyer familial en Irlande du Nord, Taryn, une adolescente, trouve refuge chez sa tante Kim à Baltimore. Celle-ci est en train de se séparer de son compagnon, Bill, sous le regard réprobateur de leur fille Abby.

CA COMMENCE PAR LA FIN

Film fragile et audacieux à la fois, I Used To Be Darker déjoue les pièges et clichés du film indépendant américain et du film d’ado qui s’ennuie en vacances. Refus du diktat du « personnage principal » ou du film choral au profit d’un va-et-vient discret mais ambitieux entre les protagonistes, économie des dialogues et des explications quant aux relations amicales ou familiales entres les différents personnages (certaines informations importantes n’arrivent d’ailleurs qu’à mi-film)… le scénario trouve son équilibre entre la peinture d’un quotidien plein de torpeur estivale et la naissance d’un certain mystère au cœur même du quotidien. A l’image de ses chansons folk interprétées par les acteurs, jouées en live et montées dans leur intégralité, dans des cadrages sobres et immobiles qui semblent étirer le temps de manière inattendue. Le temps de ces scènes, rien d’autre n’existe que la chanson, et la solitude des personnages qui trouve ainsi une occasion de s’exprimer, presque en cachette, comme une confession adressée à personne.

« I Used To Be Darker », ce sont d’ailleurs les paroles d’une de ces chansons. Sous-entendu : maintenant je me sens plus léger. Le parcours de chacun des personnages commence effectivement par un conflit : Taryn plante un couteau dans un tableau pour s’éviter de le planter dans le dos d’un type qui la snobe, Kim et Bill se séparent et tentent de sauver les apparences, Abby engueule sans raison sa cousine venue pour les vacances… Et pourtant ces événements sont traités en sourdine, sans drame. Il y a surtout une douceur et une légèreté qui s’installe rapidement et durablement, qui n’est ni superficielle ni artificielle, et qui donne à l’ensemble une ambiance unique. Repéré par la décidément toujours exigeante et excitante section Forum de la Berlinale, I Used To Be Darker est un film flâneur et surprenant, narrativement plus ambitieux qu’il n’y parait.

par Gregory Coutaut

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