I Feel Good

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I Feel Good
France, 2018
De Benoît Delépine, Gustave Kervern
Scénario : Benoît Delépine, Gustave Kervern
Avec : Jean Dujardin, Yolande Moreau
Durée : 1h43
Sortie : 26/09/2018
Note FilmDeCulte : ***---
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Monique dirige une communauté Emmaüs près de Pau. Après plusieurs années d’absence, elle voit débarquer son frère, Jacques, un bon à rien qui n’a qu’une obsession : trouver l’idée qui le rendra riche. Plus que des retrouvailles familiales, ce sont deux visions du monde qui s’affrontent.

Depuis 2003 et Aaltra, le duo Made in Groland Gustave Kerven et Benoît Delépine tracent le sillon d'un cinéma punk-social de plus en plus ambitieux formellement. Ils placent souvent leur caméra dans des territoires peu investis par le cinéma français - les zones commerciales péri-urbaines dans Le Grand Soir, le salon de l'Agriculture et les départementales dans Saint-Amour, et, ici, dans une communauté Emmaüs près de Pau. Ils adorent jeter en pâture des stars au milieu de leur univers anar.

Après le duo Dupontel-Poelvoorde (Le Grand Soir) et le tandem Lacoste-Depardieu (Saint-Amour), ce sont Jean Dujardin et Yolande Moreau qui forment le couple dysfonctionnel du film, frère-soeur qui s'aiment avec tendresse mais ont deux visions du monde radicalement opposés. Elle a le coeur sur la main, il a l'ultra-libéralisme chevillé au corps mais le loser n'est pas celui que l'on croit et Kervern-Delépine de fustiger notre monde contemporain où chacun cherche l'idée qui pourrait lui permettre de devenir riche sans travailler. Voilà pour le décor. Le problème c'est qu'après l'installation de l'intrigue, le récit n'avance plus que par sketches plus ou moins drôles et surtout beaucoup plus gentillets qu'à l'accoutumée, comme si le côté bête et méchant des Grolandais était paralysé par la figure de l'Abbé Pierre et de son oeuvre humaniste. Il faudra attendre un voyage épique en Bulgarie pour enfin redonner du corps à l'histoire et au plexiglas.

par Yannick Vély

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