Berlinale: I Am Michael

Berlinale: I Am Michael
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I Am Michael
États-Unis, 2015
De Justin Kelly
Scénario : Justin Kelly
Avec : James Franco, Zachary Quinto
Durée : 1h38
Note FilmDeCulte : ****--
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Après s'être battu pendant des années pour ses droits, un activiste homosexuel devient un pasteur anti-gay.

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Produit par Gus Van Sant, I Am Michael est le premier long métrage de l'Américain Justin Kelly. Celui-ci s'inspire de la trajectoire hors du commun de Michael Glatze, défenseur des droits homosexuels qui s'est tourné vers le christianisme et est devenu anti-gay. Le titre édifiant ("I Am Michael") semble annoncer le menu pré-programmé d'un biopic-Wikipedia. La première scène installe pourtant une ambiguité : qui est, au fond, ce Michael qui s'adresse à un jeune gay comme à un malade ? I Am Michael ne semble pas être une définition si simple. Kelly retrace les contradictions du jeune homme, qui n'est pas seulement gay mais un activiste de San Francisco, un acteur de ses nuits festives, un apprenti-pianiste qui s'exerce sur des morceaux de Tori Amos.

Loin de San Francisco, des crimes homophobes ont lieu, bouleversant le héros et son entourage. Michael Glatze s'engage contre la peur, avant d'y succomber. C'est l'une des pistes proposées par le long métrage: la peur par laquelle les religieux atteignent certains de leurs fidèles, la peur de mourir, de l'au-delà... et la peur de soi-même enseignée lors d'un séminaire. Il y a un large champ psychanalytique à parcourir sur le sujet, et I Am Michael n'est pas toujours extrêmement profond et subtil. La voix-off relisant les articles écrits par Michael servent de béquille pour exprimer ses sentiments, tandis qu'un travelling circulaire entoure le personnage pour bien signifier le vertige existentiel qui l'accable - pas si loin d'une transformation façon Body Snatchers. Si le film manque de personnalité, son efficacité narrative est indéniable, portée par un casting solide. L'air quelque peu hébété que James Franco trimballe ces dernières années offre, volontairement ou non, un certain trouble au personnages. L'acteur forme un couple très crédible avec Zachary Quinto (tandis que le toyboy Charlie Carver est diplomé haut la main à la Taylor Lautner School of Non-Acting). L'histoire, assez forte, est racontée avec suffisamment de savoir-faire pour interpeller.

par Nicolas Bardot

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