Hush !
Japon, 2001
De Ryosuke Hashiguchi
Scénario : Ryosuke Hashiguchi
Avec : Hiroshi Anan, Manami Fuji, Reiko Kataoka, Akira Shoji, Kazuya Takahashi, Seiichi Tanabe
Durée : 2h15
Sortie : 03/07/2002
Katsuhiro et Naoya forment un couple gay sans histoire dans le Japon d’aujourd’hui. Ils rencontrent une jeune femme tourmentée,Asako. Celle-ci demande à Katsuhiro d’être le père de son enfant.
Après Petites Fièvres des vingt ans et Grains de sable, Ryosuke Hashiguchi continue d’explorer l’homosexualité et la difficile acceptation de celle-ci par la société japonaise. Ses héros ont vieilli et sont désormais à l’âge des décisions. Katsuhiro et Naoya forment un couple gay. Ils s’aiment, se perdent et se retrouvent au gré des élans du cœur. Naoya vit pleinement son homosexualité alors que Katsuhiro doit cacher celle-ci à sa famille et à ses employeurs. Une jeune femme amoureuse éperdue du jeune homme ne comprend pas son refus et s’obstine à le séduire. La vie du couple est bouleversée par l’arrivée d’Asako, une jeune femme insouciante et déterminée qui décide que Katsuhiro sera le père de son enfant. Cette femme qui sait ce qu’elle veut transforme le possible vaudeville en interrogation sur la paternité. Le solide duo devient après de nombreuses difficultés, de nombreuses hésitations, un trio brinquebalant qui cherche à recomposer une famille idéale sur une base simple: l’amour. Katsuhiro, Naoya et Asako, Jules et Jim version troisième millénaire, sont confrontés à l’intolérance de leur famille respective, soucieuse de l’apparence et du rang social.
Ryosuke Hashiguchi surprend avec une forme très travaillée et un ton léger qui tranchent avec ses précédentes productions. Il signe une comédie de mœurs à la fois drôle et émouvante sur la paternité dans une atmosphère de folie douce rythmée par des plans-séquences excellemment composés qui laissent une grande place à l’absurde. Pudique, le film réussit à faire naître l’émotion presque par enchantement. Hélas chaotique, mal construit et surtout beaucoup trop long – 2h15 -, le film s’épuise peu à peu et perd de son intérêt dans une seconde partie plus prévisible. Les scènes d’hystérie succèdent aux moments calmes sans véritable lien narratif. Ryosuke Hashiguchi aimait peut-être trop ses personnages pour couper dans le léger gras du film et offrir une version d’1h45 sans doute plus conforme au sujet.