Hunger Games - L'embrasement

Hunger Games - L'embrasement
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Hunger Games - L'embrasement
Hunger Games: Catching Fire (The)
États-Unis, 2013
De Francis Lawrence
Scénario : Michael Arndt, Simon Beaufoy
Avec : Josh Hutcherson, Jennifer Lawrence
Photo : Jo Willems
Musique : James Newton Howard
Durée : 2h26
Sortie : 27/11/2013
Note FilmDeCulte : ***---
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Katniss Everdeen est rentrée chez elle saine et sauve après avoir remporté la 74e édition des Hunger Games avec son partenaire Peeta Mellark. Puisqu’ils ont gagné, ils sont obligés de laisser une fois de plus leur famille et leurs amis pour partir faire la Tournée de la victoire dans tous les districts. Au fil de son voyage, Katniss sent que la révolte gronde, mais le Capitole exerce toujours un contrôle absolu sur les districts tandis que le Président Snow prépare la 75e édition des Hunger Games, les Jeux de l’Expiation – une compétition qui pourrait changer Panem à jamais…

FEU FOLLET

Si la licence Hunger Games s'élève nettement au-dessus de la précédente franchise tirée d'une série littéraire pour "jeunes adultes", à savoir Twilight, elle peine à tutoyer le statut de la saga Harry Potter. D'un point de vue thématique, le matériau de base n'est pas moins riche que la création de J.K. Rowling, mais les films ne font que traiter superficiellement le potentiel de l’œuvre. D'un point de vue formel également, la série s'avère moins intéressante. Gary Ross avait su, à l'inverse d'un Chris Columbus, rendre l'adaptation un peu moins lisse en apportant une certaine patte "indé" (caméra portée, proche des personnages). On n'attendait pas de Francis Lawrence qu'il rehausse le niveau autant qu'avait pu le faire Alfonso Cuaron en succédant à Columbus, mais le faiseur plutôt doué de Constantine et Je suis une légende n'apporte aucune valeur ajoutée, préférant la valeur sûre, suivant le même chemin qu'un autre metteur en scène aux débuts prometteurs, David Slade, passé de Hard Candy au troisième Twilight. Sans grande surprise, Lawrence s'en tire mieux que Ross dans l'action mais peine à transcender le scénario le reste du temps et signe un quasi-remake du premier film.

Rarement deuxième épisode d'une franchise a-t-il autant donné l'impression de faire du surplace. Au vu des événements du premier volet, et de ceux du premier acte de ce tome-ci, la révolution aurait déjà dû éclater. Elle devrait exploser ici, dans ce film, que cette saga puisse enfin embrasser son sujet. Malheureusement, toutes ces histoires de gouvernement totalitaire et de médias manipulateurs ne servent que de toile de fond à un sous-film d'action. Pourquoi faire un film de SF social quand on peut faire Koh Lanta, le retour des héros ? Le récit suit la même structure que le précédent - des districts pauvres au Capitole caricatural aux Jeux - avec une première moitié balisée et fonctionnelle sans intérêt autre que d'exposer la nouvelle situation, avec ce peuple prêt à exploser... mais qui n'explose pas. La deuxième moitié a au moins le mérite de mieux exploiter les Jeux que son prédécesseur, divertissant en corrigeant certaines erreurs qui rendait les Jeux inertes la première fois.

Le protagoniste n'est plus aussi passif, un peu moins innocent, et surtout, les personnages secondaires sont un peu plus développés, avec des caractéristiques propres, ne se limitant plus à une masse de candidats identiques. Toutefois, les méchants candidats sont toujours aussi indéfinis. Et si les Jeux se font plus inventifs cette fois-ci (dans le décor, les règles, les alliances), on regrette que l'écriture soit contrainte d'avoir recours à des menaces "fabriquées" pour pallier à l'incapacité à exploiter son propre concept. Un choix qui sonne comme un aveu d'échec. L'intérêt d'un tel postulat, c'est de voir des gladiateurs forcés à s'entretuer, pas de les voir fuir de la brume empoisonnée, une vague, ou des babouins. Il est quand même un peu triste de se retrouver avec une licence où seule la fin de chaque épisode paraît prometteuse. Reste à voir si l'adaptation du troisième livre, inévitablement divisée en deux films, saura enfin tenir les promesses d'une franchise pas inintéressante mais qui laisse sur sa faim.

par Robert Hospyan

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