Humains
France, 2009
De Jacques-Olivier Molon, Pierre-Olivier Thevenin
Scénario : Jean-Armand Bougrelle, Frederique Henri, Dominique Neraud, Silvan Boris Schmid
Avec : Lorànt Deutsch, Sara Forestier, Philippe Nahon, Elise Otzenberger, Dominique Pinon, Manon Tournier
Photo : Aleksander Kaufman
Musique : Gast Waltzing
Durée : 1h27
Sortie : 22/04/2009
Lorsque vous prenez le métro le matin, n'avez-vous jamais l'impression de croiser des êtres étranges aux physiques bien singuliers ? Sommes-nous vraiment la seule espèce humaine sur Terre, la seule espèce a avoir survécu à des millions d'années d'évolution ? Le professeur Schneider et son fils partent dans le Lötschental dans les Alpes suisses enquêter sur une découverte scientifique qui pourrait remettre en question toute la filiation de l'espèce humaine. Ils sont accompagnés d'une jeune paléontologue, chouchoute du professeur. Une famille de touristes (Gildas, sa fille et sa nouvelle femme), venus voir le carnaval du Lötschental et ses fameux Tchagattas, se retrouvent par hasard avec eux. Le voyage prendra une tournure inattendue.
LA MONTAGNE A DES YEUX
Soyez prévenus ! En entrant dans la salle de Humains, il vous faudra être équipé de votre potentiel maximum à accepter les sauts de foi et de votre capacité optimale à admettre l’impensable. Film d’aventure à tendance fantastique et basculant de temps à autre vers l’angoisse avec fatalité à la clé, la première réalisation de Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin (deux caïds du monde des effets spéciaux de maquillages) a tout du film inclassable dont le pari est de vous faire accepter un postulat fumeux, mais au potentiel riche, pour mélanger aventure et survival et vous emmener vers des sphères très différentes de ce que l’on est en droit d’attendre. En cela, le pari est correctement réussi tant les deux comparses nous entraînent dans un univers où l’homme redevient bête traquée dès qu’il se trouve en terrain inconnu et qu’il est confronté à quelque chose d’incroyable et de brutal. Refrain connu à la Délivrance ? Pas vraiment. Car si on devait affilier ce film à un autre, Predator ou même Le 13e Guerrier, pour l’aspect impalpable de la menace, trouveraient plus justement leur place dans l’arbre généalogique de l’œuvre (la comparaison s’arrête ici avec les deux bijoux de McTiernan). Et si certains auront la négligence de l’accepter comme un nanar, ils auront tort tant le film ne l’est aucunement. Mais ce qui nous est proposé est tellement déconcertant, à la limite de l’ofni scénaristique, qu’il est très difficile d’en émettre un point de vue complètement objectif. Finalement, peut-être était-ce ça le défi des deux réalisateurs ? Balancer un film totalement premier degré à la gueule du spectateur et le laisser se dépatouiller avec ses opinions et ses interprétations ? En tout cas, l’ensemble de l’équipe a su mener à terme un spectacle qui, même s’il manque de vivacité, de réels points forts ou de réalisme par moments, divise et propose une intrigante alternative au cinéma de genre.