The Hole
États-Unis, 2012
De Joe Dante
Scénario : Mark L. Smith
Avec : Haley Bennett, Bruce Dern, Nathan Gamble, Chris Massoglia, Teri Polo
Photo : Theo Van De Sande
Musique : Javier Navarrete
Durée : 1h30
Quand Dane et son petit frère Lucas quittent New York pour suivre leur mère dans la petite ville de Bensonville, ils pensent que rien ne pourrait être pire. Mais tout va changer lorsque Lucas, en explorant les recoins de leur nouvelle maison, découvre dans la cave un mystérieux trou sous une trappe verrouillée. Alors qu’ils font différentes expériences pour savoir jusqu’où il va, ils s’aperçoivent avec effroi que le trou semble continuer sans fin. C’est le début d’une aventure qui va les obliger à affronter leurs peurs les plus enfouies.
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Ça fait presque dix années qu’on attendait son retour, depuis Les Looney tunes passent à l'action en fait (même si le bonhomme s’est accordé une petite parenthèse récréative à la télévision le temps de deux épisodes de l’anthologie des Masters of horror). Et voir son dernier rejeton relégué au rang de DTV, après une sieste de deux ans sur les étagères des distributeurs et diffuseurs trop frileux, est un véritable affront au cinéma populaire de divertissement en plus d’être une insulte envers celui qui en fût l’un de ses meilleurs auteurs (Gremlins, L'Aventure intérieure, Explorers) durant la glorieuse décennie des 80s. Et à une époque où le revival du genre fantastique familial semble être en pleine effervescence (Super 8, Père Noël origines), tout cela parait d’autant plus rageant. 10 ans donc depuis la dernière œuvre du papa de Guizmo au cinéma et pourtant rien n’a changé. La formule magique des jeunes « banlieusards » devant affronter l’aventure (Explorers, Small soldiers) et la terreur soft limite cartoonesque (Gremlins) est toujours présente et en adoptant la tonalité du conte de fées (ou se mêlent tragédie, magie et violence) Dante, du haut de ses 66 printemps, confirme une nouvelle fois qu’il est encore à l’heure actuelle un conteur hors pair d'une jeunesse sans faille dont certains feraient bien de s’inspirer. Car à travers le regarde de trois « kids » typiques des banlieues US, le petit père Joe nous guide dans un conte à faire peur, une spécialité dont il s’est fait maître tout au fil de sa carrière, ou les traumas d'enfance et d'adolescence priment, ou l'innocence sera l'une des pierres angulaires du script ainsi qu'un axe essentiel à l'intrigue, ou se mêlent décors expressionnistes directement puisés du Cabinet du Dr Caligari, pantins clown démoniaque (une sorte de cousin maléfique des Gremlins) et des fantôme blafard. Bref, Dante expose ses influences ainsi qu'une synthèse des thèmes de sa carrière pour mieux laisser la magie de son film opérer à travers certains acquis et laisse l'ensemble de son intrigue se dérouler, comme si de rien n'etait, avec une aisance et une simplicité a toute épreuve. Et même s'il ne constitue pas le meilleur film de son réalisateur (restons honnête) The Hole tient toute ses promesses, constitue un de ses exercices les plus solides et ravive le souvenir d'un temps ou on laissait la place qu'il faut à l'imaginaire sans avoir recours à des produits prédigérés. Nostalgique assurément.