Henri
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France, 2012
De Yolande Moreau
Scénario : Yolande Moreau
Durée : 1h47
Sortie : 04/12/2013
C’est la rencontre de deux êtres en marge, de deux solitudes. Celle d’Henri, la cinquantaine, un homme éteint, résigné et un peu alcoolique. Et celle de Rosette, déficiente mentale (légère) qui rêve d’amour, de sexualité, de normalité...
LA BELGITUDE DES CHOSES
Comme tout le monde, on aime Yolande Moreau. On avait aimé son premier long métrage, Quand la mer monte, comme on a aimé ses prestations dans des films comme Séraphine. Pourtant, Henri, son nouveau long métrage, très chaleureusement accueilli à la Quinzaine des réalisateurs, nous a déçus. Moreau raconte la rencontre entre deux individus (un homme veuf et une femme légèrement handicapée mentale) pour voir ce qui se passe une fois que ces poissons sont sortis de leur bocal. Malheureusement, il ne se passe pas grand chose.
Le décor auquel on s'attend est là: bar du nord où l'on s'enquille demi de bière sur demi de bière, fête foraine clignotante, salle des fêtes tragi-comique. Avec ses potes, Henri braille des chansons paillardes, tandis que les compagnons de foyer de Rosette se réunissent devant Plus belle la vie. Henri ne s'échappe que très peu de sa belgitude pittoresque, les personnages font un long surplace tandis que les bons sentiments devraient compenser tout ce qui manque: davantage d'ambition et de cinéma. On ne reproche pas à Henri son humilité ni sa gentillesse, personne ne demande à Yolande Moreau de se transformer en Ulrich Seidl non plus. Mais la poésie parfois forcée, ces personnages déjà vus trahissent un manque d'inspiration. Henri s'élève parfois comme lors de ce plan d'envol de pigeons, où Rosette imite la position de Moreau sur l'affiche de son premier long métrage. Des moments hélas trop rares.
