Hellboy
États-Unis, 2004
De Guillermo Del Toro
Scénario : Peter Briggs, Guillermo Del Toro
Avec : Selma Blair, Rupert Evans, John Hurt, Corey Johnson, Doug Jones, Ron Perlman, Karel Roden
Sortie : 11/08/2004
Hellboy est de retour et il va devoir affronter en plein cœur de Londres un puissant démon revenu d’entre les morts pour assouvir sa vengeance.
RED IS DEAD
Neil Marshall, ce nom qu’on avait presque rayé de nos mémoires de cinéphiles. Hellboy, ce nom qu’on pensait associé pour l’éternité à celui de Guillermo Del Toro (après celui de Mike Mignola bien sûr) … Mais non, les hautes instances de la production Hollywoodienne en ont décidé autrement et on fait le choix d’associer les deux identités pour un reboot, a défaut d’une vraie suite, que personne n’avait pourtant demandé. Tristesse et désolation au pays du fantastique. Parce que bon Neil Marshall, à part The Descent, on ne peut pas dire qu’il brille par sa finesse d’exécution (souvenez-vous de Dog soldiers, Doomsday ou même Centurion) et qu’il soit un réalisateur solide prompt à embrasser le destin du cornu rouge. Mais malgré tout, on ne demandait qu’à être convaincu finalement. Puis on est venu, on a vu et…on a été vaincu ! Parce que ce qui saute aux yeux quasiment immédiatement, c’est que même si le film est un peu plus proche des comics que ne l’était Hellboy II (Mignola a ici supervisé l’ensemble), toute la poésie du personnage et de son univers, tout ce que Del Toro avait magnifié dans son diptyque, a été rangé tranquillement dans un tiroir et a été explosé à la TNT, histoire d’être sûr de ne faire ressortir du personnage principal qu’un côté badass et rock’n’roll. Un point de vue et une interprétation comme une autre mais qui enlève assurément une vraie part de charme au héros et a tout ce qui l’entoure. Une fois ce constat fait, on a plus qu’à laisser l’affaire se dérouler devant nos yeux, une affaire inutilement bavarde, surexplicative et incroyablement bruyante où les BOOM s’enchainent avec les PAN, les SLING, les SCHLASS et autres SPLOTCH, un peu comme des cache-misères visuels et sonores accentuant une musique obsolète et un montage pas toujours lisible. En fait, avec ce nouveau Hellboy, on a plus l’impression de suivre un énième Resident evil ou Underworld, le film pouvant en incarner un insipide spin off tant il apparait comme aussi creux que ses ainés. Alors au mieux on sauvera certaines idées gore dans quelques scènes d’actions (encore que le numérique ne soit pas un bon choix pour ce genre d’effets) et un David Harbour qui fait de son mieux pour incarner un personnage dont le costume aurait pu être trop grand. Mais c’est bien là les seuls aspects positifs de ce film où rien ne sonne juste et où toutes les vannes tombent à plat. Bref, on sort de cette nouvelle version fatigué et lessivé et espérant juste qu’on laisse le rejeton de l’enfer se reposer le temps nécessaire avant de le faire revenir sur le devant de la scène.