Heights

Heights
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Heights
États-Unis, 2004
De Chris Terrio
Scénario : Amy Fox, Chris Terrio
Avec : Elizabeth Banks, Jesse Bradford, Glenn Close, James Marsden, George Segal
Durée : 1h33
Sortie : 01/01/2004
Note FilmDeCulte : *****-

Isabel, photographe new-yorkaise, prépare son mariage avec Jonathan, avocat. Alec, jeune acteur, rencontre Diana, mère de la mariée et célèbre comédienne. L’arrivée d’un journaliste anglais va remettre en question le confort de tous ces personnages.

MANHATTAN TRANSFERT

Il faut plusieurs voix dans la ville-symbole du melting-pot pour briser son effrayante symétrie. Chris Terrio choisit un scénario chorale et s’applique à démontrer l’aliénation qu’un milieu impose à des individus. Non pas une absence de libertés ou d’opportunités, mais la passivité gentille, les bonnes intentions au rabais (et au prix de la vérité) des gens installés socialement. Le scénario d’Amy Fox, extrêmement juste et structuré, dépeint sans écart ni pathos ces vérités profondes ou "comment nous regardons la vie par le petit bout de la lorgnette". Constats généraux qui seraient clichés à moins, si la réalisation de Terrio ne s’appropriait pas la métaphore géométrique des comportements étriqués, obtus, carrés. Plusieurs voix donc, mais un chœur de lucidité construit à l’aide d’une caméra, pour mieux précipiter dans l’abîme la rectitude quotidienne.

L’HARMONIE DES DISSONANCES

Heights fait de la dualité du couple la figure symétrique prépondérante. Les personnages ont été, sont, ou tentent d’être deux, car c’est ce que leur suggère New York, et la façon dont Chris Terrio filme leurs rencontres. Ils ne cessent de se rejoindre, d’un lieu à l’autre, quand deux écrans séparés ne font plus qu’un. Ils se séparent forcément, quand l’une des deux images s’efface. Et, s’ils ont tous leur histoire (un carton les introduit chacun à leur tour), Chris Terrio ne cesse de les réunir pour n’en construire qu’une seule. Il en révèle le principe en brisant la structure de sa mise en scène avec le dernier segment, qui ne dure que quelques minutes. Le personnage concerné, Ian, est promesse d’un avenir différent, non new yorkais, non conforme et asymétrique. La mise en scène avoue sa vacuité et, au-delà, celle d’un milieu préconçu et réducteur. Le tout, soutenu par des acteurs irréprochables (surprenant James Marsden, impériale Glenn Close) et une musique à point, donne un premier long de haute qualité. On en veut volontiers un autre.

par Benjamin Hart

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