Forum: Hee
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Des années après qu'elle lui a raconté la mort de ses parents dans un incendie dont elle se sent responsable, Azusa se confronte à nouveau à son psychiatre, le Dr Sanada. Azusa vit désormais dans des conditions précaires à Los Angeles où elle gagne sa vie comme prostituée...
VENT DE FOLIE
Hee, présenté au Forum de la Berlinale, n'est pas la première réalisation de la Japonaise Kaori Momoi, mais la cinéaste est surtout connue jusqu'ici en tant qu'actrice vue chez Akira Kurosawa, Shohei Imamura, Takashi Miike, Masato Harada ou, sur un autre continent, dans Mémoires d'une geisha ou chez Sokourov. Outre son long métrage Faces of a Fig Tree, Momoi avait également signé l'un des courts métrages de l'anthologie 3.11 Sense of Home, programme initié par Naomi Kawase au lendemain du désastre qui a frappé le Japon le 11 mars 2011. Dans son film, Momoi reconstituait le gigantisme du tremblement de terre dans l'intimité de son foyer.
Hee se déroule également et quasi-exclusivement dans l'appartement d'Azusa, le personnage incarné par Kaori Momoi. Le tremblement de terre ici est très personnel: c'est celui que subit cette héroïne écrasée par un trauma et qui tente avec l'aide de son psy de mettre des mots dessus. Ce ne sera pas une docile histoire de courage et de reconstruction: Azusa est indomptable, hoquette un discours décousu, titube dès la première scène, mais la caméra ne la perdra jamais de vue - même dans la foule. Est-elle folle ? Que cache t-elle ? Malheureusement, la réponse devient vite secondaire, la vraie question étant "Jusqu'à quand ce calvaire va t-il durer ?". Qu'Azusa ne soit pas aimable pourrait donner de l'aspérité au récit. Mais de cet insupportable personnage en robe à fleurs, on ne retient que les minauderies et les crises d'hystérie au fil de dialogues tous plus assommants les uns que les autres. Azusa éructe mais ne dit jamais rien, comme ce dispositif de mise en scène, comme cette non-histoire, et il ne reste qu'un gros trou noir de complaisance qui réussit sans qu'on ne sache comment à aspirer 1h12 de notre vie.
