Hanna

Hanna
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Hanna
Royaume-Uni, 2010
De Joe Wright
Scénario : David Farr, Seth Lochhead
Avec : Eric Bana, Cate Blanchett, Saoirse Ronan, Olivia Williams
Photo : Alwin H. Kuchler
Musique : The Chemical Brothers
Durée : 1h57
Sortie : 06/07/2011
Note FilmDeCulte : **----
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Hanna, 16 ans, n’est pas une adolescente comme les autres. Élevée loin de tout par son père, Erik, ex-agent de la CIA, elle n’ignore aucune des techniques de combat ou de survie qui font les plus redoutables soldats. Erik lui a enseigné tout ce qu’elle sait à partir d’une encyclopédie et d’un recueil de contes de fées. Formée depuis son plus jeune âge, Hanna est une combattante parfaite. Séparée d’Erik, Hanna découvre le monde extérieur pour la première fois et se lance dans la mission que sa famille doit achever. Elle est prête. Pourtant, avant de pouvoir retrouver son père à Berlin comme prévu, elle est capturée par les hommes de l’agent Marissa Wiegler, une femme que bien des secrets relient à Hanna et Erik. Détenue quelque part dans une base souterraine, Hanna parvient à s’échapper. S’adaptant à un environnement inconnu, la jeune fille doit survivre. Alors que Marissa la pourchasse, de plus en plus proche, Hanna doit faire face à de stupéfiantes révélations qui vont bien au-delà de sa propre identité...

HANNA BARBERA

Après des adaptations de Jane Austen et Ian McEwan et un simili-biopic méconnu, Joe Wright change radicalement de registre avec un thriller faussement ambitieux qui se voudrait une allégorie de contes de fées mais qui échoue misérablement sur presque tous les tableaux. Sous-exploitant à la fois l'approche thématique susmentionnée et l'action épurée, Hanna ne s'avère que trop rarement intéressant. On se laisse intriguer le temps d'une introduction conservant le mystère autour de ce tandem père/fille atypique mais très vite le film donne dans la pose arty. Incapable de mettre en scène une séquence d'action, Wright opte pour un montage surdécoupé qui tend à l'expressionnisme, favorisant les effets de style à une véritable chorégraphie de l'action. Un pari qui paie parfois mais penche aussi souvent vers l'hystérie ado. Décontenancé, le spectateur aura tôt fait de décrocher quand le film change de genre, pendant ce qui semble être un temps interminable, pour s'attarder sur un chapitre "Boucle d'Or découvre la vie" d'une naïveté grossière, dans l'appréciation de la musique et de la danse, dans les clichés de la famille, de confidences prépubères sous la couette, et de touches d'humour au ras des pâquerettes (le Don Juan à boucle d'oreille, les écureuils dépecés au petit déjeuner). Quand éventuellement le récit se concentre à nouveau sur son intrigue ersatz des Jason Bourne, difficile de ressentir quoi que ce soit pour cette gamine qui a décidé délibérément de lancer la sorcière à sa poursuite (point de départ qui restera convenablement inexpliqué) et qui finit à Berlin on ne sait comment sur le chemin qui la mène de l'Espagne à Lille. Chaque scène d'action s'avère plus décevante que la précédente, entre un travelling circulaire tout mou ou des corps-à-corps filmés de trop près, jusqu'au climax dans un décor qui a décidé de faire fi de toute subtilité (le méchant sort de la bouche du grand méchant loup). Ne parlons même pas de la révélation finale, véritable arnaque compte tenu de l'énigme que construit le récit tout le long du film, ou de cette dernière scène, prévisible dès la première, qui achève le ridicule d'un film soi-disant atypique. Pas même les acteurs - en sous-régime pour les adultes, dans le surjeu pour les enfants - ne parviennent à sauver Hanna de l'ennui. Cantonne-toi aux mélos, Joe.

par Robert Hospyan

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