Festival de Gérardmer: El Habitante
Mexique, 2017
De Guillermo Amoedo
Scénario : Guillermo Amoedo
Durée : 1h33
À la nuit tombée, trois jeunes femmes pénètrent par effraction chez un politicien corrompu, espérant mettre la main sur une grosse somme d’argent en liquide. Après avoir ligoté chacun des membres de la famille et trouvé les billets qu’elles cherchaient, le trio de voleuses entend des bruits étranges en provenance du sous-sol...
LES POUPÉES RUSSES
Le réalisateur uruguayen Guillermo Amoedo signe avec le Mexicain El Habitante son troisième long métrage mais on a surtout eu l'occasion de le remarquer jusqu'ici grâce à ses scénarios écrits pour Eli Roth (The Green Inferno, Knock Knock). El Habitante possède d'ailleurs pour principale qualité un script qui a de la ressource – et qui ménage différentes surprises que nous ne vous dévoilerons bien entendu pas ici. Le film, assez malin, débute par un genre (le home invasion) mais s'aventure peu à peu dans un tout autre qui frappe à la porte du sous-sol. El Habitante commence avec une très charismatique protagoniste principale, mais n'a pas peur de changer brutalement de point de vue en passant à une autre.
Cette manière de brouiller les pistes avec fluidité participe à la construction de la tension et du mystère du long métrage. Bien ficelé, le film devient malgré tout plus prévisible dans son récit et ses effets au fil d'une troisième partie efficace mais qui ne décolle pas autant qu'on le souhaiterait. Néanmoins, le temps d'un dénouement clownesque et assez délicieux, El Habitante invite le grotesque et le juteux qui manquaient à ce dernier acte : un mauvais esprit en forme de nouvelle rupture de ton dans ce film qui décidément a la bougeotte.