Guernesey
Guernsey
Pays-Bas, 2005
De Nanouk Leopold
Scénario : Nanouk Leopold
Avec : Nathalie Alonso Casale, Maria Kraakman, Fedja Van Huêt, Frank Vercruyssen, Johanna ter Steege
Durée : 1h24
Sortie : 08/02/2006
A trente ans, Anna est une femme discrète. Spécialiste des irrigations, elle est chargée de contrôler des projets dans des pays en voie de développement. Lors de l'une de ses visites à l'étranger, elle découvre le cadavre d'une collègue qui vient de se suicider...
LE VENT EN SOI N’EST PAS UNE FORCE
On aurait mauvais jeu de moquer la démarche adoptée par Nanouk Leopold pour son deuxième film. Aspirant à dévoiler ce qui sourd et affleure plutôt que ce qui jaillit de source, elle avait effectivement, du moins a priori, de quoi nous séduire, sinon nous toucher. Soucieux de ne pas donner clef en main ce qu’il attend à un spectateur trop habitué aux cajoleries directives du mélo, Guernesey prend un malin plaisir à le décevoir, et ceci dès son titre. Ainsi ceux qui s’attendaient à plonger dans des horizons noyés d’embruns, verront leurs espoirs déçus. Les sauvages caps de l’Ouest qui s’enfoncent en ondulant sous la mer, si chers à Victor Hugo, ne sont jamais réellement foulés – Leopold souque ferme en direction opposée. Ceci valant d’ailleurs pour tout: qui dès lors s’accrochera par exemple aux branches du drame familial, dont les éléments semblent se disposer progressivement dans une discrétion pudique, sera tout aussi déçu. Aussi finement qu’il installe les habituels explosifs fictionnels, le démineur Leopold les désamorce en douceur. Si bien qu’à force de donner dans l’anti-événementiel, l’on finit par se demander ce qui au final justifia que cette histoire quelconque fut portée à notre connaissance. Que la sobriété honore, on veut bien. Qu’elle vire à la pusillanimité est hélas plus fâcheux.