Grandma-Cement Garden
Des personnes âgées vont être déplacées d'un quartier de Busan qu'elles ne pourront plus habiter.
LA MAISON
Le jeune documentariste coréen Kim Ji-Gon capture avec Grandma-Cement Garden deux mondes qui s'effacent. D'abord un quartier de Busan qui va devoir être vidé de ses habitants. Ensuite, le crépuscule de quelques vies, celles de quelques vieillards que Kim suit lors de leurs derniers jours dans leurs petites maisons. Le principe est très simple, ultra-dépouillé. Les plans sont très longs, Kim écoute les conversations: défiance contre la présidente Park Geun-Hye, souvenirs de la génération d'avant. La caméra tourne, les humains quittent le décor - parfois physiquement, parfois en un fondu enchainé. Et il n'y a plus que le ciment à abattre. Une scène de Grandma-Cement Garden fait entendre les braillements extatiques de la télévision tandis qu'à l'image on ne voit qu'un vieux mur nu. Il y a dans le film le récit d'une certaine violence sociale alliée à une douceur dans le regard. Mais si le dispositif minimaliste permet de se concentrer sur l'essentiel, il limite aussi la portée de ce tout petit film extrêmement humble.