La Grande Bellezza

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Grande Bellezza (La)
Italie, 2013
De Paolo Sorrentino
Scénario : Paolo Sorrentino
Durée : 2h22
Sortie : 22/05/2013
Note FilmDeCulte : ****--
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Jep Gamberdella, 65 ans, continue de dégager un charme sur lequel le temps ne semble pas avoir d’emprise. Auteur dans sa jeunesse d’un seul roman, L’Appareil humain, il n’a plus rien écrit depuis. Il est devenu un très grand journaliste qui fréquente la haute société romaine et les mondanités. Jep, cynique, désabusé et souffrant, assiste à la crise d’une société qui semble avoir transformé les hommes en monstres. Seul le souvenir de l’amour innocent de sa jeunesse sortira Jep de la résignation qu’il semble avoir choisie comme existence...

Paolo Sorrentino est un cinéaste qui affiche ses prétentions, comme le festivalier son badge presse. Sans hésitation, il déboutonne le haut de sa chemise dès le pré-générique avec une citation du Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline et ne lâche plus jamais le spectateur de la main, persuadé qu'il est le plus grand réalisateur du moment. Nous avions détesté ses précédents films, à l'exception d'Il Divo. Si La Grande Bellezza est parfois aussi vulgaire et profondément misanthrope que le reste de sa filmographie, il faut admettre qu'il touche aussi au sublime et que sa volonté de faire du grand cinéma, avec cette version moderne et décadente de La Dolce Vita est aussi stupéfiante d'ambition formelle. L'ouverture offre un parfait résumé du film: musique sacrée, caméra qui survole les pauvres humains que nous sommes et détails absurdes et décalés. Le touriste chinois peut mourir tranquille après avoir vu sa grande beauté - la ville de Rome sous le soleil. Et Paolo Sorrentino d'enchaîner avec une orgie sur les toits de la ville éternelle...

Tout pourrait nous agacer si la mélancolie de Jep Gambardella ne jetait pas un voile existentiel sur le défilé des seins siliconés et des nouveaux monstres de la société italienne. Les sublimes balades nocturnes dans la cité romaine qui évoquent aussi bien Federico Fellini que Terrence Malick contrastent avec la caricature grimaçante de la bourgeoise défroquée. Il y a une demi-heure dans le film - qui dure tout de même 2h20 - qui tient même du miracle, quand l'écrivain raté croise la route de la fille d'un des anciens amis, strip-teaseuse qu'il décide de ne pas séduire. Et le couple de se voir offrir les clés du paradis de la Rome d'antan, peuplée de fantômes et de statues antiques...

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