Grand Rôle (Le)
France, 2004
De Steve Suissa
Scénario : Daniel Cohen, Steve Suissa, Sophie Tepper
Avec : Lionel Abelanski, Bérénice Bejo, François Berléand, Peter Coyote, Stéphane Freiss, Stéphan Guérin-Tillié, Olivier Sitruk
Photo : Christophe Offenstein, Guillaume Schiffman
Durée : 1h29
Sortie : 13/10/2004
Maurice est l'un de ces acteurs qui vit de petits rôles sans grande envergure. Alors qu’il s’apprête à être engagé par Rudolph Grichenberg, le plus grand réalisateur du monde, il apprend que sa femme Perla est malade. Pour qu’elle finisse sa vie sur une note heureuse, Maurice, avec l’aide de ses amis, va sortir le grand jeu en lui faisant croire qu’il a été choisi par Grichenberg et qu’il va devenir cette nouvelle star que Perla a toujours vue en lui.
LA MALADIE D’AMOUR
Après L’Envol, le réalisateur Steve Suissa continue de nous parler de ce métier de comédien qu’il connaît et qu’il affectionne. Si l’histoire, sur le papier, possède tous les atouts pour devenir le nouveau drame capable d’émouvoir toute une génération, la réalité filmée est en deçà des espérances. Le film oscillant trop vite entre le conte émouvant d’un homme usant d’artifices mensongers pour obtenir jusqu’au bout le sourire de sa douce, et la comédie légère de potes du même milieu et à la même carrière. Et si le mensonge est énorme et qu’à l’instar de Good Bye Lenin, le héros s’aperçoit qu’il est dur de tromper son monde, même l’être aimé, le rendu n’en apparaît que plus maladroit. Car malgré toutes les bonnes performances que nous apporte cette ribambelle de comédiens, la déception de ne pas voir ces rôles plus étoffés (notamment celui de la craquante Bérénice Béjo) est grande. De plus, le scénario, hésitant et utilisant, comme son histoire, des stratagèmes rapides et malhabiles, ne rend finalement pas justice à ce pitch pourtant si beau. Heureusement que Stéphane Freiss nous livre encore une fois, un mois après 5X2, une excellente performance avec ce rôle d’amoureux transi, prêt à tout pour sa femme, mais il ne fait que confirmer que sa présence sur grand écran est encore trop peu utilisée. Ce second essai de la part de Suissa paraît alors, malheureusement, encore un peu juste, mais la passion certaine qu’il s’évertue à mettre dans ses histoires permet de penser que la réussite n’est pas loin et que son prochain film Cavalcade, dont il vient d’achever le tournage, pourrait être ce film qui fera de lui un auteur à suivre.