Gothika
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États-Unis, 2003
De Mathieu Kassovitz
Scénario : Sébastian Gutierrez
Avec : Halle Berry, Penélope Cruz, Robert Downey Jr, Bernard Hill
Durée : 1h40
Sortie : 07/01/2004
Le docteur Miranda est spécialiste en psychologie criminelle dans un pénitencier pour femmes. Son mari est sauvagement assassiné, et toutes les preuves la désignent. Miranda se retrouve ainsi derrière les barreaux, parmi celles qu'elle soignait jusque-là. De plus, un esprit frappeur essaye brutalement de communiquer avec elle.
CASPER
Gothika est la première incursion de Mathieu Kassovitz dans le fantastique, malheureusement ce n'est pas la réussite attendue. C'est Joel Silver, fondateur avec Robert Zemeckis de la franchise Dark Castle, dédiée aux films d'épouvante, qui est venu chercher le réalisateur français. Le contrat est parfaitement rempli du point de vue financier, le film a en effet remboursé son budget en moins de deux semaines au box-office américain; par contre, du point de vue artistique, Gothika fait presque aussi mauvaise figure que les autres productions Dark Castle, notamment Le Vaisseau de l'angoisse et 13 fantômes, des séries B ratées destinées à un public peu regardant sur la qualité. La réalisation honnête de Kassovitz et la performance de la splendide Halle Berry rehaussent le niveau par rapport aux œuvres citées précédemment, mais le scénario écrit pourtant par Sébastien Gutierriez (Judas Kiss) plombe l'ensemble. Cette ghost story vengeresse, on l'a déjà vue ailleurs, et en mieux, principalement dans Apparences et L'Echine du diable. La mise en scène impersonnelle suit scrupuleusement le cahier des charges. Absence totale d'idée visuelle, de poésie onirique, d'humour, de clin d'oeil cinéphile, bref la Kasso touch est quasi absente, sauf dans quelques plans où il rend hommage à Robert Zemeckis et à Dario Argento.
A LA CROISÉE DES CHEMINS
Déjà les admirateurs de la première heure s'inquiètent de la tournure que prend la carrière du wonder boy français, se demandant ce qu'il est allé faire dans cette antre de la médiocrité. Si Kassovitz s'est travesti en mercenaire le temps d'un film, c'est pour placer ses pions sur l'échiquier hollywoodien. En effet, les infrastructures des grands studios lui permettront de réaliser certains de ses projets les plus ambitieux, notamment son Arlésienne, la comédie SF Déjà vu, coécrite par le scénariste de Buckaroo Banzaï, et son film sur l'espace. D'ailleurs pour ce dernier, en avril 2002 Kasso était parti en Russie faire des essais aéronautiques sur des Zéro G, des avions permettant de créer des conditions de micropesanteur (technique déjà utilisée par Ron Howard pour Apollo 13). Avant cela, il s'attaquera à l'adaptation non moins ambitieuse du roman de Maurice G. Dantec Babylon Babies, un thriller d'espionnage cyberpunk mystique et chamanique. De plus, Alain Goldman, producteur des Rivières pourpres, vient de rejoindre Kassovitz dans le capital de sa société de production MNP Entreprise, qui abonde de projets, dont un thriller d'horreur, The Cure, réalisé par l'auteur du nanar culte Baby Blood Alain Robak, l'adaptation de la BD de Calvo La Bête est morte, Neg Marron, drame antillais actuellement en tournage, et un long métrage d'animation pour enfants. Gothika est seulement une étape dans la carrière de notre réalisateur prodige, même si celle-ci fera tache dans sa filmographie.
