Festival de Deauville: Gook

Festival de Deauville: Gook
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Gook
États-Unis, 2017
De Justin Chon
Scénario : Justin Chon
Durée : 1h34
Note FilmDeCulte : ***---
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Eli et Daniel, deux frères d'origine coréenne, gèrent un petit magasin de chaussures pour femmes situé dans un quartier majoritairement afro-américain de Los Angeles. Ils se lient d'une amitié profonde et improbable avec Kamilla, une jeune fille âgée de seulement onze ans. Un jour, les tensions raciales entre communautés atteignent leur paroxysme et des rixes – les tristement célèbres émeutes de 1992 – éclatent dans la ville. En cherchant à protéger le magasin, ce sont les notions mêmes de famille, de rêves et d'avenir que le trio va devoir être amené à reconsidérer.

L'EMBRASEMENT

Très remarqué en festivals, de Sundance où il a été primé à Deauville où il est présenté cette semaine, Gook est le premier long métrage de l'Américain Justin Chon. On a découvert Chon tout à fait ailleurs : en tant qu'acteur dans la série des Twilight. Gook est assez loin de la romance fantastique chez les vampires puisqu'il s'agit d'un film indé en noir et blanc qui dessine un portrait politique des États-Unis lors d'une période de fortes tensions – les émeutes de 1992 à Los Angeles qui ont fait une cinquantaine de morts et des milliers de blessés.

Le carton-générique discret de Gook laisse place, de façon abrupte, à un impressionnant brasier, des flammes prêtes à enflammer l'écran. Chon est assez habile dans sa gestion du chaud et du froid, dans ses ruptures de ton comme ses ruptures de rythme : aux flammes dévorantes succède une fillette qui danse, à une scène de comédie succède une scène violente et le film, bonne nouvelle, ne semble pas être parti pour un monochrome scolaire comme peuvent l'être de nombreuses productions indé américaines.

Le noir et blanc participe à l'atmosphère inattendue du long métrage : ces blancs sont parfois comme un voile onirique qui enveloppe les personnages. Avec son antagonisme classique (les deux héros - un jeune homme d'origine coréenne et une fillette afro-américaine - n'ont rien en commun mais vont forcément s'entendre), Chon parvient à apporter de la tendresse à un récit violent, alors que le chaos s'étend dans la ville. Le film, malheureusement, s'essouffle en cours de route, ne garde pas la même urgence, et son dénouement mélodramatique semble à la fois arbitraire et artificiel. Mais il y a avant cela quelque chose de prometteur et singulier dans cette première réalisation.

par Nicolas Bardot

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