The Good Girl
The Good girl
États-Unis, 2003
De Miguel Arteta
Scénario : Mike White
Avec : Jennifer Aniston, Tim Blake Nelson, John Carroll Lynch, Zooey Deschanel, Jake Gyllenhaal, John C. Reilly
Durée : 1h33
Sortie : 18/06/2003
Justine, trente ans, mariée depuis sept ans à Phil, mène une vie trop monotone dans la grande surface Retail Rodeo pour laquelle elle travaille. Voilà qu’arrive un beau jour Holden, vingt-deux ans, perdu, passionné et fantasque, qui semble la comprendre. La tendre romance que Justine entreprend avec le jeune homme devient vite un piège pour elle, emprisonnée par ses propres mensonges.
QUAND MADAME BOVARY RENCONTRE L’ATTRAPE COEUR…
Justine et Holden sont deux personnages hors du temps, nourris par des rêves inaccessibles. Courant après leurs illusions perdues, ils n’ont qu’une envie, échapper au poids d’une Amérique trop bien pensante, personnifiée par le vigile de Retail Rodeo, dont les principales occupations sont les réunions de lecture biblique et l’espionnage des clients et du personnel via ses caméras de surveillance. L’affaire qui lie Justine à Holden sent bon la liberté, mais l’illusion ne dure qu’un instant. La réalité rattrape Justine, qui se pose des questions incessantes. Comment en est-elle arrivée là? Est-elle une fille aussi "bien" que ça? Jennifer Aniston signe ici une prestation tragi-comique peu habituelle et bienvenue, dont elle se sort fort bien. Jouant sur les différentes émotions que traverse son personnage, elle parcourt le film dans un état d’apesanteur que l’on pourrait presque prendre pour de l’indifférence ou de la désinvolture. Jake Gyllenhaal, après le succès de Donnie Darko, retrouve quant à lui le rôle d’un jeune homme hors normes ayant du mal à s’intégrer dans le monde qui l’entoure. Il en va de même pour John C. Reilly, qui, même s’il reste dans un rôle plus convenu, est toujours aussi touchant en gentil mari trompé qui ne sait pas comment réagir devant la détresse de sa femme.
Le tout est traité avec une lenteur monorythmique à la fois pesante et planante. Pesante dans l’ambiance que développe le film. Tout semble englué dans la tristesse, la monotonie et la chaleur étouffante du Texas. Rien ne doit avancer, tout doit rester identique dans ce petit monde bien huilé. Des petites vieilles qui viennent se faire relooker dans la section cosmétique que supervise Justine à la musique d’ascenseur inintéressante que diffuse le magasin à longueur de journée, en passant par les annonces faites au micro, chacun doit rester à sa place sans faire de vague. Planante dans l’attitude même des personnages. Baignés dans une lumière blanche irradiant la pellicule, ils semblent vivre à des milliers de mètres au dessus de la Terre, perdus dans leurs rêves, dans leur envie de liberté, chacun utilisant sont propre moyen pour se déconnecter du monde réel. En fin de compte, The Good Girl est un film simple, une tranche de vie presque banale menée par des personnes on ne peut plus humaines. Car, comme le souligne Phil à la fin du film, qui n’a jamais eu envie de s’évader de temps en temps?