Berlinale: Gone with the Bullets

Berlinale: Gone with the Bullets
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Gone with the Bullets
Yi bu zhi yao
Chine, République populaire de, 2014
De Jiang Wen
Avec : Qi Shu, Jiang Wen
Durée : 2h00
Note FilmDeCulte : ------
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Ma Zouri et Xiang Feitian créent un grand concours de beauté dans le Shangai des années 20, mais ses conséquences seront tragiques...

QUE LE SPECTACLE S'ARRETE

Inspiré d'un fait réel qui a lui-même donné lieu à diverses recréations (dont le premier long métrage chinois filmé en 1921), Gone with the Bullets est la nouvelle réalisation du Chinois Jiang Wen, principalement connu chez nous pour Les Démons à ma porte (Grand Prix à Cannes en 2000). Ce nouveau film se déroule dans le Shanghai exubérant des années 20, présenté alors comme le Paris de l'orient. Après une parodie poussive et déjà trop longue du Parrain, Gone with the Bullets se poursuit dans un cabaret à paillettes qui semble être dans la même rue fantasmée que Moulin Rouge de Baz Luhrmann. Mais Luhrmann, pour le meilleur et pour le pire, enrobe son kitsch d'une palpitante énergie via un montage proche de l'abstraction, à partir d'intrigues simples et/ou archétypales, aux sentiments énormes et rappelant, d'une certaine manière, quelques ficelles de Bollywood. Jiang Wen fait tout l'inverse. Sa caméra singe mollement Busby Berkeley en glissant entre les gambettes des danseuses. Les quelques numéros sur scène sont pauvres et mous. Le récit est décousu et inutilement alambiqué. La surexcitation générale est censée compenser l'absence de rythme et les pannes d'écriture. Et il faut bien dire que la Catherine Martin chinoise qui s'est penchée sur la direction artistique a surtout fait preuve d'un mauvais goût très cheap.

Dans Gone with the Bullets, on voit souvent la foule applaudir pour un oui pour un non. Ironique quand le film est vu dans une salle de presse remplie de spectateurs qui dorment ou s'étirent quand ils ne sont pas déjà partis. La conférence (glaciale) qui a suivi le film a lancé la piste d'un discours politiquement critique. Jiang Wen a botté en touche pratiquement à chaque fois. Que ce regard soit là ou pas, Gone with the Bullets est indigeste de la première à la dernière seconde. Le réalisateur a reçu avec reconnaissance les mots gentils d'un intervenant dans la salle, précisant qu'en Chine son long métrage était loin d'avoir été autant apprécié - mais les gens, précise t-il, étaient souvent de "mauvaise foi"...

L'Oursomètre: Après le triomphe chinois de l'an passé à la Berlinale, la présence de Gone with the Bullets est une énigme. On imagine donc mal le film récompensé quelle que soit la catégorie...

par Nicolas Bardot

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