Gomorra

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Gomorra
Italie, 2008
De Matteo Garrone
Scénario : Maurizio Braucci, Ugo Chiti, Matteo Garrone, Massimo Gaudioso, Roberto Saviano d'après l'oeuvre de Roberto Saviano
Avec : Salvatore Abruzzese, Salvatore Cantalupo, Gianfelice Imparato, Maria Nazionale, Carmine Paternoster, Toni Servillo
Photo : Marco Onorato
Musique : Matthew Herbert
Durée : 2h15
Sortie : 13/08/2008
Note FilmDeCulte : ***---
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Le pouvoir, l’argent et le sang. Telles sont les "valeurs" avec lesquelles les habitants de la province de Naples et de Caserte doivent se confronter chaque jour. En fait, presque toujours, les gens n’ont pas le choix, presque toujours ils sont forcés d’obéir aux règles du Système, la Camorra, et il faut avoir une sacrée chance pour pouvoir seulement penser à mener une vie "normale". Et, dans ce paysage de violence, dans ce un monde impitoyable, apparemment loin de la réalité mais en effet profondément ancré dans ce pays, cinq histoires s’entrecroisent.

TRANCHES NAPOLITAINES

Naples, sa mafia tentaculaire et ses petites frappes prêtes à tout pour entrer dans la fameuse Camorra. Adapté d'un best-seller de Roberto Saviano, Gomorra est d'abord un acte cinématographique courageux qui brise l'Omerta qui règne dans le Sud de l'Italie. Matteo Garrone et son équipe ont dû parfois filmer clandestinement pour ne pas éveiller les soupçons et ainsi concentrer les forces obscures d'une pieuvre toujours vorace. Des risques pris parfois au péril de leur vie qui justifient sans peine le Grand Prix du jury du Festival de Cannes 2008. Sur le plan du cinéma, en revanche, Gomorra souffre d'un évident trop-plein de personnages et d'histoires. Matteo Garrone a repris la stucture du roman initial, mille-feuilles de situation qui dessine en creux les mécanismes de la Camorra et son emprise sur l'ensemble de la société napolitaine mais sans jamais trouver le liant entre les intrigues. Dans son désir de coller au plus près de ses personnages, le cinéaste italien oublie de donner des respirations au récit, si bien que l'on suffoque parfois, d'une histoire à une autre, comme noyé par un flux d'informations qu'il faut vite assimiler pour s'émouvoir. Le film a pourtant de nombreuses qualités. Un époustouflant décor de cinéma, déjà, avec cette cité dortoir, établissement pénitentiaire pour jeunesse désoeuvrée, une interprétation juste et sobre, aussi, avec des amateurs au diapason des professionnels.

par Yannick Vély

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