Gold

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Gold
Allemagne, 2013
De Thomas Arslan
Scénario : Thomas Arslan
Avec : Nina Hoss
Durée : 1h52
Sortie : 24/07/2013
Note FilmDeCulte : *****-
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Été 1898 au Canada. Durant la ruée vers l'or dans le Klondike. Emily Meyer rejoint un groupe de sept immigrants allemands. Ensemble, ils se lancent dans un long voyage vers une mine d'or récemment découverte de Dawson...

LA RUÉE VERS L'OURS D'OR ?

Un western venu d'outre-Rhin avec Nina Hoss (lire notre entretien), icône du cinéma allemand contemporain transformée en chercheuse d'or du XIXe siècle, vous trouvez ça cocasse ? Thomas Arslan relève avec panache ce défi qui n'est finalement pas si improbable que sur le papier. Car il y a dans Gold beaucoup des motifs qui font le sel de la nouvelle vague allemande, cette vraie/fausse École de Berlin qui constitue le meilleur du cinéma allemand actuel. Tout d'abord, un point de départ: la fuite en avant. Les personnages de l’École berlinoise s'enfuient, passent leur temps à disparaître, et l'équipage de Gold part lui aussi en quête d'ailleurs quitte à se volatiliser en chemin. Le minimalisme anti-spectaculaire de Gold n'est pas si loin des partis pris d'un long métrage tel que Montag (film-clef du nouveau cinéma allemand), en apparence très différent du western d'Arslan. Mais cette base épurée est un terrain propice à l'étrange, omniprésent chez ces jeunes cinéastes allemands. Dans Gold, la forêt dévore les chevaux, les rivières apparaissent mystérieusement. Un homme surgit, marche comme un zombie (à moins qu'il ne s'agisse d'un fantôme), un autre perd la tête, enlève ses vêtements et disparaît (nous y revoilà) dans les bois. Si tous ces points communs (fuite et disparition, minimalisme et flirt fantastique) restent en pointillés et que Gold n'est pas un pur film "École de Berlin", il y a des correspondances assez fascinantes qui donnent sa singularité à ce beau projet.

Si l'on peut rapprocher Gold d'une autre production contemporaine, ce serait La Dernière piste de Kelly Reichardt. Même volonté réaliste, concrète, où le western est plus une affaire d'épuisement que de coups de revolver. Le voyage est long, peut-être un peu trop, mais le film distille une atmosphère entêtante sur ce chemin qui ne semble jamais finir. L'une des très bonnes idée de Gold est l'emploi de Nina Hoss. D'abord parce que l'actrice allemande brille avec ce (faux) personnage en retrait. Ensuite parce que Hoss charrie avec elle les souvenirs de ses rôles passés, ses multiples emplois fantômes chez Christian Petzold, via cette Emily Meyer dont on ne sait quasiment rien et dont le mystère fascine. Malgré quelques défauts (comme une utilisation cliché et artificielle d'une musique entendue mille fois), Gold est un très curieux objet de cinéma, hybride et enthousiasmant.

par Nicolas Bardot

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