Gitano
Espagne, 2002
De Manuel Palacios
Scénario : Manuel Palacios
Avec : Marta Belaustegui, Laetitia Casta, Joaquin Cortès, Gines Garcia Millan
Durée : 1h46
Sortie : 21/08/2002
Andrés Heredia sort de prison après avoir purgé une peine pour un crime qu’il n’a pas commis. Il retrouve les vieux fantômes de son passé, sa famille qui demande le prix du sang, et sa femme Lucia, désormais dans les bras d’un riche homme d’affaire.
Pauvre Laetitia Casta. Trois ans après sa réalisation sort sur nos écrans l’inénarrable Gitano, un navet ibérique vendu sur sa seule présence dénudée dans une scène olé olé digne d’un porno soft. Elle souhaitait briser son image de sainte-nitouche en incarnant une vraie Femme Fatale loin des podiums. Hélas la belle Corse n’a que trois répliques, doublées de surcroît, pour sauver son improbable rôle d’épouse de taulard, mi-sainte, mi-salope. De sa prestation on ne retient donc que ses seins et ses fesses, pas son indéniable présence incandescente à l’écran.
Adaptation d’un roman d’Arthur Perez-Riverte (La Neuvième Porte), Gitano est une catastrophe, un manuel de cinéma a contrario. L’histoire est incompréhensible, la réalisation manque cruellement de souffle et la photo, par sa laideur, évoque le pire téléfilm allemand. Les scènes s’enchaînent sans aucun liant, sans aucune logique narrative. Manuel Palacios, l’auteur de ce gâchis de pellicule, aligne les pires clichés qui collent à la culture manouche. Le gitan est fier, toujours prêt à jouer du couteau lors de vendettas interminables mais c’est aussi un excellent musicien qui aime faire la fête. Le flic est corrompu. Il est à la solde d’un businessman producteur de musique et donc, bien sûr c’est classique, gros trafiquant de drogue. On peut aussi ajouter le cousin alcoolique, le digne patriarche et surtout l’inévitable petit enfant surdoué à qui forcément un malheur va arriver. Manuel Palacios réussit même l’exploit de rendre insupportable le flamenco dans de longues séquences musicales. Il a aussi transformé une légende de la danse andalouse, le félin Joaquin Cortès, en tête à claque impassible, particulièrement antipathique. Pas de chance, il s’agit justement de notre héros…
Gitano, triste naufrage, rejoint donc la peu glorieuse liste des navets estivaux. Pour les amoureux de la culture andalouse, il vaut mieux voir ou revoir le magnifique Vengo de Tony Gatlif.
En savoir plus
Joaquin Cortès, l'interprête principal du film, est une légende du flamenco. Après avoir fait les beaux jours du Ballet National d'Espagne, il a fondé sa propre compagnie de danse et mis en scène trois spectacles acclamés dans le monde entier. Il a également dansé à Hollywood lors de la 71e cérémonie des Oscars et tenu un rôle important lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992. Au cinéma, il a été dirigé par Pedro Almodovar (La Fleur de mon secret) et Carlos Saura (Flamenco).