Festival de Gerardmer 2021 : Ghosts of war

Festival de Gerardmer 2021 : Ghosts of war
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Ghosts of war
Royaume-Uni, 2020
De Eric Bress
Scénario : Eric Bress
Avec : Kyle Gallner, Vivean Gray, Billy Zane
Photo : Lorenzo Senatore
Musique : Michael Suby
Durée : 1h34
Note FilmDeCulte : ***---

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, cinq soldats américains sont envoyés en France pour empêcher les Allemands de reprendre un château précédemment occupé par des dignitaires nazis. Mais ils se retrouvent confrontés à une force surnaturelle, bien plus terrifiante que tout ce qu’ils ont pu voir sur le champ de bataille.

DE GUERRE LASSE

16 années séparent ce Ghosts of war de L’Effet papillon, très bonne première réalisation d’Eric Bress qui avait en son temps marqué les esprits par son ton et son originalité jusqu’au-boutiste. Et 16 ans, pour un cinéphile, c’est presque une vie. Autant dire qu’on était donc plus que curieux de voir ou le réalisateur (également scénariste des volets 2 et 4 de la saga Destination finale) allait nous emmener pour son retour derrière la caméra. Allait-il réitérer l’exploit de sa précédente expérience ou s’était-il laisser gangrener par son implication créative de l’insipide et inachevée série Kyle XY qu’il a showrunné pendant 3 ans ? Et bien au sortir de la projection de ce Ghosts of war, on a envie de dire : ‶Un peu des deux mon capitaine !″. Parce que bon, c’est bien sympa de faire mumuse avec certains codes et d’avoir certaines velléités comme celles d’intégrer du fantastique dans le film de guerre. Encore faut-il avoir les reins solides et suffisamment de corps dans son histoire pour arriver à faire tenir le château de cartes scénaristique comme il se doit. Et force est de constater que ce Ghosts of war finit par se prendre les pieds dans le tapis et rater le coche. Dommage d’ailleurs parce que l’ensemble partait vraiment bien. On peut même dire qu’on y a cru pendant un long moment, Bress s’emparant de son sujet avec le plus grand sérieux, arrivant à composer un film assez solide, sincère, très premier degré, avec un minimum de gueule, qui assume son genre et va au bout sans ironie ni distanciation. Mieux que ça, le bonhomme arrive même à nous faire croire pendant un moment qu’on est en présence d’une version WWII de la Maison du diable, même s’il cède à quelques jump scares facile et malheureux. Du coup, on se dit qu’il a appris des erreurs du triste Overlord (précédente incursion du fantastique dans le film de guerre un tantinet sérieux) et que le produit saura satisfaire son audience. Bref, sans être révolutionnaire l’ensemble demeurait quand même plutôt honnête et faisait preuve d’une certaine assurance. Mais voilà, arrivé au moment du dernier acte, Bress semble ne plus assumer et place un ersatz de twist malvenu et plutôt foireux qui annihile presque tout ce qui avait mis en place avant. Un peu comme s’il avait voulu se servir de cette justification hasardeuse pas vraiment honnête ni pertinente pour donner plus de crédibilité et de légitimité à son projet. Erreur fatale, limite erreur de débutant, qui empêche donc Ghosts of war d’atteindre son potentiel maximum et de laisser aux spectateurs l’agréable souvenir d’une série B pas prétentieuse mais plutôt efficace qu’elle aurait toujours dû rester. Tellement dommage…

par Christophe Chenallet

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