Ghost in the Shell
États-Unis, 2017
De Rupert Sanders
Scénario : Ehren Kruger, Jamie Moss
Avec : Scarlett Johansson, Takeshi Kitano, Michael Pitt
Photo : Jess Hall
Musique : Clint Mansell
Durée : 1h46
Sortie : 29/03/2017
Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.
COQUILLE VIDE
Avec ce deuxième long métrage, l'histoire se répète pour Rupert Sanders et, par extension, pour les réalisateurs venus du milieu des effets spéciaux. Après un Blanche-Neige et le Chasseur peu convaincant mais loin d'être honteux, le metteur en scène revient avec un film témoignant des mêmes limites. Si la direction artistique donne lieu à de jolies choses, cet habillage ne parvient pas à masquer un scénario mécanique et didactique qui transpire le déjà vu par tous ses pores. Dans un premier temps, Ghost in the Shell s'apparente à une vulgarisation du récit de l'original mais en réalité, cette nouvelle version pioche un peu partout dans les différentes incarnations de la licence (mangas, longs métrages d'animation, séries animées). Toutefois, plutôt que de se construire ainsi une identité propre afin d'éviter la comparaison, le film finit par ressembler à un ersatz de Robocop déguisé en cyperpunkerie post-Matrix (voire pré-Matrix) qui a donc 20 ans de retard, dans le fond comme dans la forme.
En effet, dès le premier ralenti mal placé sur une action qui n'a rien d'impressionnant, la ringardise de la mise en scène se fait évidente. Au bout du 567ème, elle devient carrément fatigante, achevant de faire de cette adaptation live un fan film onéreux d'1h46. À ce titre, la performance robotique de Scarlett Johansson dans son rôle-somme - Black Widow + Her + Under the Skin + Lucy = Ghost in the Shell - n'est pas plus crédible que son look, coupe emo et bombers, plus proche du cosplay que de l'adaptation réfléchie. En fin de compte, c'est le plus ironique dans l'affaire, le film évoque tout le long l'âme qui subsiste dans un corps artificiel parfait mais il n'y a aucun ghost dans le joli shell de ce film.