Fureur
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France, 2003
De Karim Dridi
Scénario : Karim Dridi
Avec : Samuel Le Bihan, Yu Nan, Samart Payakarun, Jo Prestia, Yann Trégouët
Durée : 1h47
Sortie : 16/04/2003
Manu a suivi les pas de son grand frère Raphaël sur le ring. Ce dernier retrouve Tony Tran, un ancien adversaire, mais aussi sa fiancée Chinh, dont il tombe amoureux. Tony n'apprécie pas cette trahison de la part de Chinh et les ennuis ne font que commencer...
Après un générique qui fait illusion, Karim Dridi s'aventure cette fois dans le Chinatown parisien avec une intrigue banale d'amour conflictuel. Le scénario étant très mal structuré, on passe la première heure devant une bien trop laborieuse exposition des personnages, sans pour autant que ceux-ci soient bénéficiaires de ce temps particulier qui leur est imparti. Aussi stéréotypés que leur histoire est basique, jamais ces protagonistes ne permettent une quelconque identification du spectateur, ni même une vulgaire sympathie du public pour eux. Déjà, cette première partie est perdue. Irrattrapable. Ensuite, de manière toujours aussi prévisible, le film s'oriente vers le thème de la vengeance, sans l'intelligence ou l'émotion des nombreuses œuvres à l'avoir précédé sur ce terrain. Dridi pédale dans le vide et n'arrive jamais à conférer à ses images une qualité, quelle qu'elle soit.
Pas d'énergie viscérale, pas de véritable point de vue, si ce n'est une sorte de moralité sur la violence comme simple moyen de communication. Par de rares et fugaces instants, le réalisateur insuffle une certaine force à ses plans, mais on ne peut se reposer sur ces simples éclairs de lucidité. Perdus dans un ensemble des plus anodins, on n'en retient finalement rien. Le reste du temps, les images restent sans vie, sans voix. On effleure des personnages plus intéressants mais inexploités. Si tout compte fait, on ne devait se souvenir que d'une chose, ce serait d'un gâchis. Non pas que l'histoire soit pourvue d'un potentiel inexploré, mais juste des possibilités que même le plus ressassé des thèmes permet. On pourra également admirer la performance de Jo Prestia, qu'on peut enfin voir dans un second rôle plus étoffé que ses précédentes apparitions, notamment l'an dernier dans le rôle du Ténia dans Irréversible. En ce qui concerne l'acteur principal, Samuel Le Bihan, il apparaît ici plus à l'aise que dans ses dernières prestations, sans pour autant être dirigé convenablement. Encore une fois, c'est dommage.
