La Frontière de l'aube

La Frontière de l'aube
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Frontière de l'aube (La)
France, 2008
De Philippe Garrel
Scénario : Marc Cholodenko, Philippe Garrel, Arlette Langmann
Avec : Louis Garrel, Laura Smet
Durée : 1h40
Sortie : 08/10/2008
Note FilmDeCulte : *****-
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Une star vit seule chez elle, son mari est à Hollywood et la délaisse. Débarque chez elle un photographe qui doit la prendre en photo pour un journal, faire un reportage sur elle. Ils deviennent amants. Ils vont habiter deux semaines à l’hôtel pour faire ce reportage et repassent de temps en temps à l’appartement de la star.

A TRAVERS LE MIROIR

Premiers pas en compétition officielle à Cannes pour Philippe Garrel en une vingtaine de longs métrages étalés sur cinq décennies. Premiers pas et première douche froide car sa Frontière de l'aube a été plutôt maltraitée sur la croisette, probablement trop fragile pour ce ring de catch auquel l'amphithéâtre cannois peut parfois ressembler. Evoquant la puissance poétique d'un autre film de la sélection malheureux en amour, le sublime Two Lovers de James Gray, La Frontière de l'aube, grande hypnose sensorielle, est emporté par le flot de sa bile mélancolique, cette histoire d'amour obsessionnelle et autiste, dressant à peine son décor, concentré sensuel et cinématographique de peau magnifiée par la photo et de fermetures d'iris, à la frontière d'un fantastique dénudé, primitif, à son aube donc. Peut-être ce qu'il y a de plus périlleux et de plus sublime dans ce long métrage, la pureté de son geste, cet amour hanté depuis le début et qui déborde là à l'écran, cet à travers le miroir dont le démon se manifeste le temps d'un plan, récit d'âmes damnées où Laura Smet apparaît comme un diamant brut, magnétique, titubante, à fleur de peau - à l'image du film.

par Nicolas Bardot

En savoir plus

C’est à seulement 16 ans que Philippe Garrel tourne son premier long métrage, Les Enfants désaccordés, où il dirige son père, le comédie Maurice Garrel. Figure de la jeunesse contestataire des années 60, Garrel se nourrit de l’underground américain pour ses expériences en marge (en 1968, il filme Le Contestataire en utilisant des lampes-torche et de la pellicule périmée), trips autobiographiques et effusion romanesque pour un homme qui a passé 10 ans de sa vie aux côtés de l’icône Nico. Après un Sauvage innocence qui flirtait encore une fois avec le journal intime, Garrel reçoit le prix Louis-Delluc et le prix de la mise en scène à la Mostra de Venise pour ses Amants réguliers, fresque intimiste autour des événements de mai 68. De retour avec La Frontière de l’aube, Garrel filme, comme dans Les Amants…, son fils, Louis Garrel.

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