Freddy - Les Griffes de la nuit
A Nightmare on Elm Street
États-Unis, 2009
De Samuel Bayer
Scénario : Eric Heisserer, Wesley Strick
Avec : Clancy Brown, Katie Cassidy, Thomas Dekker, Kyle Gallner, Jackie Earle Haley, Rooney Mara
Photo : Jeff Cutter
Musique : Steve Jablonsky
Durée : 1h42
Sortie : 12/05/2010
Freddy Krueger, un personnage étrange, hante les nuits des adolescents afin de les tuer dans leur sommeil.
LES GRIFFES DE L'ENNUI
Massacre à la tronçonneuse, Hitcher, Amityville, Vendredi 13, autant de classiques de l'horreur récupérés par la firme Platinum Dunes (seul Halloween semble leur avoir échappé) et réhabilités avec plus ou moins de réussite/succès. Et juste après avoir déterré le monolithe Jason Voorhees l'an passé, il était temps de sortir du placard le chapeau crasseux, le pull rayé miteux et les griffes d'acier aiguisées pour ressusciter le père fouettard Krueger. One, Two, Freddy is back for you. Remake/relecture tout ce qu'il y a de plus logique du mythe créé en 1984 par Wes Craven, Freddy - Les Griffes de la nuit joue donc la carte de la modernisation à tout bout de champ (décor, personnages, univers, etc.) pour remettre au gout du jour l’histoire de ce boogeyman qui vient occire par vengeance une bande de jeunes (les descendants de ses bourreaux pour être exact) pendant leur sommeil. Effectivement, le nouveau maquillage format grand brûlé qui vient remplacer l’ancien masque devenu simple déguisement d’Halloween au fil du temps, joue clairement en la faveur du monstre des rêves. Ca, l’interprétation superbe de Jackie Earle Haley plus brute que pute quand il s'amuse avec ses futures victimes et le background du personnage qui n'est plus ce mignon et cabotin tueur d'enfant mais est devenu cet atroce pédophile (le griffu n'a jamais été aussi épouvantable).
Mais malheureusement, qui dit modernisation à l’américaine dit aussi lissage en bonne et due forme. Le projet se retrouve gangréné de l’intérieur avec une somme de rôles interprétés par des ados tout sauf crédibles et attachants, écrits de manière toujours plus chaste et puritaine qui ne facilite pas l'identification (un comportement d’autant plus bizarre quand on se rappelle les bellâtres de Vendredi 13 qui ne pensaient qu’à boire, baiser et fumer). Et si après ça, la recette appliquée est surtout malmenée à coup abusifs de jump scares fondus au milieu d’un ramassis de clichés et sans apporter la moindre nouveauté à l’ensemble (allez, il y a bien quelques infimes changements mais le détournement/trahison de scènes cultes comme la baignoire ou le geyser de sang ne passent pas !) c’est toute la barque qui prend l’eau et l'on finit par ne jamais se sentir concernés ni croire à ces histoires de rêves hantés (ou au pire on s’en fout !). Un vrai problème quand on sait qu’il s’agit des fondations de l’intrigue. Ne nous reste donc qu’une vulgaire pelloche aseptisée et aux angles bien trop arrondis pour réellement susciter l’intérêt. Gageons que cette fois, et après 7 épisodes plus ou moins biens sentis, le camarade Freddy à au moins réussi son but premier : celui de nous endormir ! Mais rendons nous aussi à l’évidence, il est désormais plus que temps de ranger l'attirail du croquemitaine au placard et de ne se rappeler de lui que comme d’un souvenir, d’un rêve ou d’un cauchemar de son époque qu’il aurait fallu conserver comme une comptine horrifique que l’on se raconterait au coin du feu si l'on espère encore réussir à effrayer avec lui.