Forty Shades of Blue

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Memphis, la ville du King. Laura, jeune femme russe, partage sa vie avec Alan, célèbre producteur de musique. Leur triste quotidien est bouleversé par l'arrivée de Michael, rejeton d'un premier mariage de l'époux infidèle.

LAXATIF

Toujours se méfier d'un réalisateur qui invoque John Cassavetes pour présenter son film. Le cinéma-vérité de l'auteur culte de Gloria est en effet un leurre. Il ne suffit pas de poser la caméra et de laisser ses acteurs improviser pour que la magie opère. La preuve en images avec Forty Shades of Blue, caricature grotesque d'un certain cinéma indépendant, officieuse Palme de plomb du dernier Festival de Deauville. Dès la première bobine, tous les archétypes du drame familial sont réunis: le mari tyrannique, la belle épouse désemparée d'origine étrangère (avec l'accent) et le fils paria issu d'un premier mariage. Cousu de fil blanc, le scénario égrène les situations prévisibles (adultère dans la forêt, règlement de compte sur le canapé). Le tout bien sûr nimbé d'une photo ignoble digne des aventures d'un célèbre inspecteur allemand. Désemparés, les acteurs surjouent chaque réplique avec un non-naturel confondant (mention spéciale pour Darren E. Burrows, visiblement au bord de la crise de la nerf). Le paroxysme de la nullité est atteint dans une apocalyptique séquence en discothèque, démonstration de danse country filmée à hauteur d'épaule à l'appui. Pour la petite histoire, ce film d'Ira Sachs a reçu le Grand Prix (sic) du dernier Festival de Sundance.