Formentera
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Allemagne, 2012
De Ann-Kristin Reyels
Scénario : Katrin Milhahn, Ann-Kristin Reyels, Antonia Rothe
Avec : Thure Lindhardt
Durée : 1h33
Nina et Ben, la trentaine, quittent Berlin et confient leur enfant à ses grands-parents, pour passer des vacances sur l’île méditerranéenne de Formentera, toute proche d’Ibiza. Une façon d’avoir enfin du temps pour eux, mais aussi de faire le point sur leur vie de couple. Ils sont accueillis par une communauté de hippies sur le retour qui vendent des kaftans et de la verroterie ethnique, prônent l’amour libre, mais paraissent aussi reproduire les comportements bourgeois qu’ils prétendaient fuir. Nina est perplexe, tandis que Ben, très satisfait du cadre, envisage carrément de s’installer sur l’île et de monter une entreprise de panneaux solaires. Lors d’une fête nocturne trop arrosée sur la plage, un drame va cristalliser tous ces malentendus…
L'ILE NULLE
Dans Formentera, il ne se passe quasiment rien, et tout est d'un ennui mortel. Qu'est-ce qui peut bien différencier 36 chefs d'œuvre où pourtant il ne se passe rien et le film de Ann-Kristin Reyels ? Qu'est-ce qui différencie Formentera de ce que peut accomplir Montag, l'un des sommets du nouveau cinéma allemand, et très bon exemple de grand film où il ne se passe littéralement rien ? Eh bien tout. Formentera, avec ses personnages inintéressants au possible, n'est pas écrit ou à peine (l'un des héros est interprété par Thure Lindhardt qui, après The Island, est décidément malchanceux avec sa filmo insulaire). La mise en scène parfaitement anonyme de Reyels n'installe aucune tension, aucun enjeu, aucun trouble. Formentera ressemble à une caricature de faux cinéma d'auteur qui met 90 minutes à raconter ce qui aurait tenu en un court métrage anecdotique. Comme tous les films vides, le long métrage d'Ann-Kristin Reyels permet de projeter bien des choses sur son sous-texte caché sous le tapis. On ne projettera rien, et on aura probablement tout oublié d'ici quelques jours.
